CHAPITRE 12 (NV)

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Jonathan

Repartir de zéro, mais où avait-elle pêché cette idée ? Cela ne me déplaisait pas, d'un autre côté. Quand on s'était quitté hier, un goût amer m'était resté dans la bouche.

Cette situation n'était pas facile, au contraire, c'était un bordel sans nom et c'était dur de garder son calme. Mais, pour une fois, Kalie et moi avions résolu nos différends sans nous faire du mal ou nous humilier l'un l'autre. Damien avait été le déclic. Me battre avec Kalie était absurde, je devais me battre pour mon petit-frère.

Soudainement, ma tête commença à me faire mal comme la dernière fois, mais la douleur s'était décuplée. Je lâchai la photo et pris ma tête entre mes mains. Cette douleur était insupportable.

Des flashs.

Des sons.

Des personnes.

Je n'y comprenais rien, tout s'emmêlait dans ma tête, mais peu à peu les images devinrent plus claires et quand j'ouvris les yeux, je me retrouvais dans le restaurant avec le reste de la classe, Kalie était assise plus loin en buvant son verre.

Son verre...

— Jonathan !

La voix de Kalie m'extirpa de mon rêve lucide et le mal de crâne se dissipa petit à petit. En premier, je pensais que ce n'était qu'un mal de tête de rien du tout, mais là c'était beaucoup plus qu'une simple migraine, c'était en rapport avec ce qu'il s'était passé cette nuit-là.

— Est-ce que ça va ? demanda-t-elle paniquée.

Ne dis rien Jonathan, pas maintenant.

— Oui, j'ai juste eu une migraine assez violente.

— Tu m'étonnes ! Tu t'es écroulé par terre, tu devrais peut-être rentrer à la maison, s'inquiéta-t-elle.

Il fallait qu'elle n'y voie que du feu... Je ne savais pas pourquoi, mais je me sentais terriblement coupable, pourtant je n'avais rien fait. Mais qu'est-ce qu'il m'arrivait bon sang ?! Reprends-toi Jonathan.

— Oh, Kalie Cole s'inquiète pour moi ? dis-je, en essayant de masquer le sérieux de la situation.

Elle sourit à son tour et leva les yeux au ciel.

— Peut-être que ce n'est pas si grave que ça, grogna-t-elle.

J'aurais dû lui en parler, mais je ne pouvais. Je sentais un poids lourd sur mon cœur et je pouvais parier que c'était de la culpabilité. On venait tout juste de résoudre nos différends, alors c'était quoi le problème ?

***

Après que les cours de la matinée se soient terminés, Sydney et moi allions déjeuner à la cafétéria. Kalie avait disparu de mon champ de vision au bout de la deuxième heure de cours étant donné qu'on n'était plus dans la même salle. J'espérais que tout allait bien se passer pour elle cette fois-ci. Pas de courses aujourd'hui, lui avais-je assuré.

— Je ne sais pas toi Kal, mais je meurs de faim !

Il y avait autre chose qui me dérangeait plus que n'importe quoi : Sydney. Est-ce Kalie savait la moindre chose sur elle ? Quand Sydney et Kalie traînaient ensemble, j'avais placé Kalie dans le même sac que celui de Sydney. Les doutes grandissaient avec le temps.

— Oui, moi aussi je meurs de faim... Syd.

Faire semblant jusqu'à ce que ce soi réel, c'était ma devise. Il fallait donc que j'agisse comme une fille à partir de maintenant. Arrivés à la cantine, nous prenions un plateau et rien ne me faisait vraiment envie, car à cette heure-ci, moi et la bande allions nous acheter un grand box de Kentucky Fried Chiken autrement connu sous le nom de KFC. Il fallait tout de même que je mange quelque chose donc je prenais comme Sydney c'est-à-dire, une salade d'avocat, un plat de résistance composé de riz et de poisson et une pomme.

Un peu maigre comme plat.

Nous nous installions à une table que je supposais était la table habituelle même si je ne comprenais pas ce concept. Sérieusement, on est dans une cantine pas dans un restaurant cinq étoiles. Après s'être installé, Sydney engagea tout de suite la conversation. Une vraie pipelette, elle n'avait pas changé.

— Alors, tu étais où ce matin ? Pourquoi certains affirment t'avoir vu avec Jonathan ? Raconte-moi tout !

Je le savais, les bruits couraient vite dans cette école.

— On s'est croisé et c'est tout, ne va pas t'imaginer des films Sydney, lâchai-je.

— Je te connais Kalie, mais faudrait pas que Victoria te tombe dessus, tu la connais !

Elle mangea un bout de sa salade d'avocat, puis reprit la bouche semi-pleine.

— Si elle savait que tu avais eu des sentiments pour Jonathan à un moment, jamais elle ne t'aurait laissé vivre.

J'avais failli m'étouffer avec mon verre d'eau à l'entente de ses propos. Kalie avait éprouvé des sentiments pour moi ? Je devais en savoir plus, là.

— Oui, j'abuse. Des sentiments n'est pas le mot exact, mais tu avais eu une sacrée illusion. N'empêche c'est carrément une histoire à raconter à tes petits enfants ! "Vous savez mes chers petits, je croyais qu'un homme m'aimait, mais en réalité il se moquait de moi, et dire que je croyais vivre une romance que l'on voit dans les livres !" dit-elle en imitant Kalie et en prenant un ton théâtral.

Je me faisais violence pour ne pas exploser de rire. Il y a quelques heures Kalie et moi avions fait un pacte, mais là, j'avais vraiment envie de lui poser plusieurs questions. Quitte à ce qu'elle se mette en colère. D'un autre côté, on disait qui aime bien châtie bien.

— Après tout Jonathan n'est pas si moche et t'as vu son corps ? Avoue, tu dois bien te rincer l'œil depuis ta fenêtre, alors que la dernière fois tu m'as fait la morale...

Oh, Sydney, entre Kalie et toi c'était plutôt toi qui avais profité de mon corps, mais je ne pourrais jamais lâcher une bombe pareille. En effet comment Kalie aurait-elle pu savoir que moi et Sydney avions couché ensemble ?

Rends-moi mon corps ! TOME 1 #Wattys2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant