Dr DJENGUÈ

Chapitre 2: si ta médecine existait, je serais Raphaëllogue.

Dans un coin de la table, Raphaëlle avait déposé son trousseau de clés. Et Dieu sait combien il y en avait sur ce seul porte-clés.

Son prétendu médecin de patient s'en empara et se dirigea vers la seconde entrée.

- Tu crois que c'est infesté de microbes ici?

Elle s'approcha et entoura le cou de Rayan.

- C'est toi le docteur, non? Tu devrais savoir.

- Eh bien, répondit-il en enserrant la taille de Raph', avec tous ceux qui défilent ici à longueur de journée, ça doit pas être très stérile non plus. Ça doit pas être prudent de traîner ici. Surtout si... On est pas très habillés.

Elle plissa les yeux en souriant.

- Ils n'ont que des problèmes d'yeux, non?

- Pas forcément. Avoir des problèmes d'yeux ne veut pas forcément dire qu'on en a pas ailleurs hein.

- T'es pas si con que ça finalement.

- Allez, viens.

Il la traîna par le poignet et ils disparurent dans le couloir intermédiaire entre le burreau et la maison. Il verrouilla la porte. Et en cours de route, il tint à repréciser les choses.

- En même temps, il y a beaucoup de spécialités en médecine.

Elle lui jeta un œil en coin.

- Sans rire docteur. Et c'est quoi la vôtre?

- La Raphaëllogie. Et il faut préciser que je ne l'ai pas étudiée. Je suis né avec.

- Tu es bi alors?

- Hein?!

- Beh... Y a aussi des... Raphaël sans e muet, si tu vois ce que...

- Ah toi je vais te...

Elle se lança dans une course poursuite qu'elle était sûre de perdre. Derrière elle, Rayan n'avait eu qu'à faire trois pas pour récupérer sa taille pulpeuse. Elle tenait à peine entre les bras robustes de Rayan.

Au milieu du salon, Raph' se servait de sa langue à bon escient. Le zip de son kaba Ngondo¹ bruissa et ses épaules se dénudèrent.

Pour être né avec la Raphaëllogie dans le sang, Rayan avait de quoi se vanter. Il maîtrisait cette anatomie comme nul autre.

Les anhélations passèrent du salon à la chambre. Les muscles hypertrophiés de Rayan suffisaient à soutenir les courbes débordantes de Raphaëlle.

La pièce était déjà sens dessus dessous. Et si au début Rayan venait se faire payer pour donner, il avait désormais l'impression d'être payé pour prendre. Cette logique ne lui aurait posé aucun problème par le passé. Mais les choses avaient changé. Raphaëlle n'était plus la même femme à ses yeux.

Quatorze heures pointa le bout de son nez et Raphaëlle s'était endormie. En plus des consultations qui ont duré toute la matinée, leur cascade sensuelle l'avait ensomeillée. La tête tournée sur le côté, ses yeux fermés échappaient au regard de Rayan.

En dehors de son tissage ébouriffé, ses deux paumes reposaient sur sa poitrine, ses jambes adroitement posées ne débordaient pas. Et elle ne faisait pas de gestes brusques pendant son sommeil, elle ne ronflait pas. Il arrivait même à Ray de se demander si elle respirait encore. Mais les mouvements de son tronc le rassuraient.

Rayan s'approcha tout doucement pour ne pas la réveiller. Sa peau claire se posa sur celle de Raph', peinte dans le cœur de la sapote mamey. Bercé par les fins poils de l'ophtalmologue, il trouva à son tour le repos.

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1: robe ample d'origine africaine.