Dr DJENGUÈ

Chapitre 37: une histoire de trafic de bébés.

Comme convenu, Raphaëlla fit un saut chez elle. Elle était si inquiète à l'idée de laisser son fils seul qu'elle y avait mis une vitesse de guépard. De retour au centre hospitalier, elle décida d'aller voir Rayan avant de revenir près de Romann.

Il avait été transféré en traumatologie-orthopédie pour la prise en charge de son volet costal. À la surprise générale, c'était la lésion la plus grave dont il avait été victime. Du moins, avec les radiographies et la clinique. La TDM n'avait toujours pas été réalisée.

Il retira son masque à oxygène, le temps de discuter avec elle.

– Ça va toi?

– Oui ça va. Et toi? Docteur... Djenguè.

Raphaëlle blêmit. Pour aller mieux, il allait vraiment mieux.

– Qu'est-ce que tu me fais là Rayan?

– Ce que je te fais? C'est pas moi qui laisse tout le monde m'appeler par le nom de mon ex.

– D'abord t'es pas obligé de parler de lui comme ça. Il était pas parfait, mais voilà. Ensuite...

– Mais voilà? Et ça veut dire quoi «mais voilà»? Genre Rayan ferme ta gueule?

Elle ravala sa salive.

– Tu me fais quoi là Rayan?

Il tira son masque jusqu'au nez pour lui signifier qu'il n'avait plus rien à dire.

– Rayan arrête s'il te plaît, on dirait un gamin.

– Et toi on dirait une mère.

À ces mots, elle se releva et attrapa son sac à main. Se rendant compte de sa bourde, il la retint par le poignet. Mais elle le lui arracha et s'en alla. Cependant, une fois devant la porte, elle changea d'avis et y retourna.

Elle lui retira son masque sans demander permission.

– Tu veux jouer au fils et à la mère, parfait. On va jouer. Mais alors si jamais tu oses me reparler de cette façon, je te donne la fessée.

Rayan tenta d'étouffer un rire qui se termina en sourire.

– C'est pas censé être drôle.

– Mais j'ai peur, je t'assure.

Après une lutte phénoménale, ils éclatèrent de rire tous les deux.

– C'était n'importe quoi Raphaëlle. Avec cette tronche de gamine, je ne vois pas comment tu espérais me faire peur.

– J'ai juste tenté ma chance.

– Raphaëlle...

– Hm?

– C'est moi ton mec, d'accord? C'est moi dont tu vas porter le nom. Alors que ton fils porte le nom de son père, c'est on ne peut plus normal. Mais toi par contre, je peux pas entendre ça.

– Mais tous ces gens m'ont connue avec ce nom. Je suis censée faire quoi? Leur envoyer une lettre pour leur signifier de ne plus m'appeler comme ça?

– Eh bien pourquoi pas?

– T'es sérieux là?

– Bon alors dis-moi. Quand on sera mariés, tu vas les laisser continuer?

– Bah là c'est différent.

– Je ne vois pas en quoi. Mets-toi un peu à ma place s'il te plaît. Tu es sûre que tu aimerais entendre ça? Et excuse-moi de le dire mais, il est pas seulement ton ex, il n'est tout simplement plus. Et ça je crois qu'on en a parlé avec Auriane en séance. Il faut que tu l'acceptes. Mais que tu l'acceptes vraiment.