Dr DJENGUÈ

Chapitre 33: que c'est bon de se retrouver.

Allongé dans l'eau tiède, Rayan laissait Raphëlle éponger sa peau. Gesticulant de temps à autre pour extérioriser sa douleur, il n'avait pourtant pas envie qu'elle s'arrête. Des contusions et de rares égratignures rougissaient sa peau claire.

– T'avais raison. Ça fait du bien de prendre un bain.

– Les éraflures sont minimes. Elles devraient pouvoir cicatriser toutes seules. Mais tu as des contusions qui m'inquiètent. Il faut que tu ailles à l'hosto...

– N'insiste pas Raphaëlle, j'irai pas.

– Mais...

– Il n'y a pas de mais qui tienne. Je vais bien.

– Pfff...

– Ça me touche que tu t'en fasses pour moi. Je vois que tu m'aimes toujours autant. Mais je vais bien. T'es mon seul docteur, mon infirmière et même ma sage-femme.

– Ta sage-femme? Répondit-elle d'une voix rieuse.

– Ouais, pour quand je voudrai accoucher.

– J'aimerais bien te voir enceinte du coup.

– Oh mais ça peut s'arranger.

– Non, sans rire.

Alors qu'elle ne s'y attendait pas, il la fit basculer dans la cuve. Un hoquet stupéfié sortit d'elle tandis qu'il rigolait.

– Mon Dieu Rayan! Qu'est-ce que tu fais?

– Je te donne une chance de me mettre enceinte. Ouch.

– Bien fait. Ça t'apprendra à faire le malin la prochaine fois.

Ceci ne le découragea par pour autant. Il enchaîna avec un rire entrecoupé de geignements. Et lorsque Raphaëlle essaya de se relever, il l'en empêcha.

– Rayan, tu vas aggraver ton état.

– Ça risque pas avec ce corps sur moi.

– Beh si justement. T'as pas idée de combien il pèse ce corps.

– Peut-être pas mais je suis toujours capable de le soulever. D'ailleurs, j'ai l'impression que t'as perdu des kilos. T'as quand-même fait ce régime nase, kabi?(n'est-ce pas?)

– Rayan, laisse-moi sortir.

– T'as pas honte? Je me suis fait agressé, j'ai mal partout et t'arrives quand-même pas à me résister.

– Rayan, je vais te faire du mal.

– Non, tu crois que t'auras le courage de... Aïe!

Elle venait d'exercer une légère pression sur sa cuisse, une zone qui n'avait pas été épargnée par ses agresseurs.

– Tu disais? Dit-elle en sortant.

– T'es cruelle.

– Ouais, c'est ça. Dis ça à ma robe.

– Remercie-moi plutôt. T'auras plus besoin de la laver.

– Tchip.

Entre taquineries et querelles innofensives, ils vinrent à bout du bain. Et Raphaëlle aida Rayan à s'allonger dans le lit. Inquiète, elle se retira un instant et contacta l'une de ses collègues: une chirurgienne viscérale. Elle lui décrivit ce qu'elle avait eu en eximinant le jeune homme. La chirurgienne ne semblait pas affolée.

«Mais apparemment, toi t'es inquiète. Alors demande lui de passer à l'hôpital. Il vaut mieux prévenir que guérir comme on dit.»

– Hm... Merci Marie-Anne. Je vais voir comment gérer.