Dr DJENGUÈ

Chapitre 32: une semaine de torture.

Rayan était prêt à rendre visite à sa très chère. Mais en ouvrant la porte, il tomba sur un grand baraqué. Ce dernier tira légèrement sur sa veste, laissant paraître une arme à feu.

– Bonsoir monsieur, fit-il d'un air faussement courtois. Vous voulez bien me suivre? Il y a quelqu'un qui aimerait discuter avec vous.

– Euh sans... sans vouloir paraître...

– Tout de suite.

Le sourire contrefait de l'homme tout vêtu de noir s'estompa.

– Bien bien, charmant monsieur, je vous suis.

– Sortez et fermez à clé.

Une très belle astuce pour que personne ne puisse soupçonner l'enlèvement. Rayan fixait le ciel étoilé. Et il avait la sensation qu'il ne risquait pas de le revoir de sitôt. Une seule question: qui étaient ces gens?

***

Une semaine plus tard, Romann était prêt pour ses premières épreuves. Et pour son plus grand bonheur, Raphaëlle s'était rendue à son internat.

– Je comptais avoir que 19. Mais maintenant que t'es venue, j'aurai 20.

– Ha ha, contente d'avoir servi à quelque chose. Allez, il faut que tu y ailles maintenant. Le bus n'attend que toi.

– Non c'est pas vrai. Il y a Eddy et Teddy qui sont encore à l'intérieur.

– Eddy et Teddy?

– Oui, les jumeaux les plus populaires de l'école.

– Je vois ça. Eh bien dépêche-toi pour ne pas être le dernier à monter alors.

– Mais pourquoi pas? Rappelle-toi: les premiers seront les derniers. Et les derniers seront les premiers.

– Bien vu mon chéri. Mais vas-y, tu veux? Il faut que tu te concentres à partir de maintenant sur tout ce que tu as appris. T'inquiète pas, je viendrai demain également, puis après-demain aussi.

– Promis?

– Oui mon chéri. Promis.

Elle déposa un baiser béni sur le front de son fils et lui souhaita bonne chance. Le petit gagna donc son siège dans l'autobus. Et alors que ce dernier démarrait, Romann balançait vivement sa main en signe d'aurevoir. Raphaëlle lui répondit évidemment. Elle y ajouta d'ailleurs un baiser volant que Romann rattrapa habilement. Si elle était désormais sûre d'une chose, c'est qu'elle ne voulait plus être séparée de son bébé. Et même si elle avait du boulot à faire quant à ses petites crises nerveuses, elle comptait bien faire des efforts.

Le bus disparut à l'horizon. Et les pensées de Raphaëlle se portèrent sur Rayan. Elle avait souvent eu envie de débarquer chez lui. Mais quand elle pensait qu'il n'avait pas répondu à son message, elle préférait oublier cette idée. Cela faisait maintenant un mois qu'ils étaient séparés. Et elle ne se faisait toujours pas une raison.

Elle déverrouilla son véhicule et prit la route de chez elle. Cependant, elle ignorait ce qui l'attendait.

Comme à son habitude, elle klaxonna pour alerter le portier. Ce dernier ne se fit pas désirer. Mais lorsqu'elle posa ses sandales à terre, son employé l'interpella.

– Il y a... un problème?

– En fait tata...

– Tu reprends encore avec cette histoire de tata.

– Ah pardon madame. Ça m'a échappé.

– Alors, dis-moi.

– Ééh, reprit-il en se gratant le dos du coup.