Épilogue: et si on fondait notre famille?

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Le dîner avait été mené jusqu'à sa fin. Plus personne ne s'était soucié d'Isaac. À l'exception de sa femme à qui il répondait avec douceur.

Rayan était sorti le premier à cause d'un appel. Il en finissait lorsque Awa sortit à son tour. Les cinq autres étaient encore à l'intérieur. Mélodie avec son téléphone, Isaac avec Auriane. Et Raphaëlle avec Boris.

– Ça va? Lui demanda Awa.

– Ouais, ça va.

– Vous avez l'air bien heureux avec Raphaëlle.

– C'est le cas. Je compte bien vieillir avec elle.

– Je suis fière de toi.

– Comment?

– J'en connais très peu qui se seraient battus jusqu'au bout pour être avec la femme qu'ils aiment, malgré les quolibets de la société. Quand c'est l'homme qui a même vingt ans de plus, ça passe. Mais quand c'est la femme, on parle de sacrilège. Alors je suis heureuse d'avoir porté un homme avec ta mentalité dans mes entrailles. Un homme différent.

Rayan ne pouvait nier son bonheur. Dès lors que sa famille adoptive avait entendu dire çà et là que Raphaëlle était plus âgée, ils avaient pris position. Pire, lorsqu'ils avaient en plus eu des échos de la façon dont ils s'étaient rencontrés. Rayan n'avait jamais accepté aborder le sujet de sa profession passée avec eux. Il leur avait clairement laissé le choix de croire ce qu'ils voulaient. Et sans sa détermination, ce mariage n'aurait jamais eu lieu. Alors entendre que sa mère biologique n'était pas du même avis que les autres, c'était d'une telle jouissance.

– Merci. Ça me va droit au cœur.

– Mais je le pense. Bon, je vais m'asseoir dans le véhicule pour attendre ton père. Je sais pas pourquoi il aime tant discuter avec sa belle-sœur.

– Ha ha.

– À très bientôt mon fils, dit-elle en lui tendant la main.

Rayan scruta longuement cette main avant de la saisir d'une façon bien différente, une manière affective qui titilla l'instinct maternelle d'Awa. Elle ne sut d'ailleurs à quel moment son fils la prenait dans ses bras. Elle ferma les yeux et le serra fort.

– Je n'ai même pas eu la chance de te porter. Et là, j'ai l'impression que c'est toi qui me portes.

Rayan rigola. Mélodie tenait bien sa taille de sa mère.

Au même moment, Raphaëlle et son beau-père sortaient du restaurant. Ils étaient sous le choc.

– Sacrilège, souffla Boris.

Ils se zyeutèrent avec Raphaëlle et pouffèrent. Ce câlin était tout simplement surréaliste.

– Alors papa, tu ne veux pas un câlin toi aussi?

– Sûrement pas. Ça c'est pour les femmes. Nous les hommes, on fait des accolades.

– Ahooo(peu importe), c'est la même chose en fin de compte.

Auriane et Isaac déboulèrent à leur tour, suivis de Mélodie.

– Raphaëlle! L'interpella Auriane. Il faut qu'on y aille en urgence. Ma belle-mère vient d'appeler. Il y a un soucis avec les enfants.

– Oh oui bien sûr, je comprends. Rentrez bien et faites attention à vous!

– T'inquiète! Lança Auriane en claquant la portière de son véhicule. Je t'appelle demain!

Et ils démarrèrent en trombe.

Isaac conduisait le plus vite possible.

– Elle a dit quoi exactement? Lui demanda-t-il.

Dr DJENGUÈ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant