«Chère Dulcinée,
J'espère que ma petite lettre vous retrouve en excellente santé. Ce jour, je compte exactement quatorze jours loin de vous et de vos baisers. Ô Sainte Douleur, que me vaut l'honneur de votre visite d'horreur? J'ai tant attendu pour vous avoir. Et à présent que vous étiez enfin mienne, il a fallu que le destin vienne nous séparer. Il ne passe pas un jour sans que je ne pense à vous. Pas une heure sans que je ne vois votre visage en esprit. Pas une minute sans que je ne me rappelle votre sourire. Pas une seconde sans que je ne me languisse de votre voix. Peut-être m'entendez-vous. Peut-être ne m'entendez-vous pas. Dans tous les cas, je vous aime encore. Reposez en paix.
Votre bien-aimé.»
Raphaëlle souffla devant sa télévision. Elle regardait encore l'un de ces vieux films des années 90. Le langage, la façon de faire la cour à une femme et même les vêtements lui arrachaient constamment des sourires. Elle n'aurait pas voulu naître à cette époque. Mais elle savait l'apprécier à sa juste valeur.
À écouter l'acteur lire cette lettre, elle avait l'impression de la vivre en profondeur. Car cela faisait exactement quatorze jours qu'elle n'avait aucune nouvelle de Rayan. C'était elle-même qui lui avait demandé de se tenir à l'écart. Mais elle ne le supportait déja plus. Son téléphone ne cessait de lui lancer des regards. Mais elle ne cédait pas. Elle aimait Rayan, il n'y avait plus aucun doute sur le fait. Mais oublier ces images de lui, elle n'y parvenait pas malgré tous ses efforts.
Romann composait dans exactement une semaine. Cette année, les examens avaient tous été retardés par les grèves qui avaient secoué le monde éducatif. Au lieu de Juin, ils avaient tous été reportés à Juillet.
Raphaëlle appelait son bout de chou tous les jours, sans exception. Et il ne s'en plaignait pas le moins du monde.
***
Rayan regardait encore la nuit envelopper la ville. Il se réveillait constamment découragé, avait la sensation qu'il n'en finirait jamais avec la femme du ministre. Et pourtant, s'il avait été un acteur, il aurait déja trouvé le plan parfait dans le film.
Mais lorsqu'en fin de journée, il se sentait lâcher l'affaire, il relut le fameux SMS de Raphaëlle. Celui qu'elle avait envoyé le jour où ils s'étaient revus pour la dernière fois. Rayan s'en souvenait comme si c'était la veille. Il rentrait à peine quand son portable vibra. Il était 23 heures pétantes. Au début, il ne savait pas vraiment comment gérer la situation. Répondre ou tout simplement encaisser. Mais une chose était certaine, c'était la plus belle chose qu'on ne lui avait jamais écrite. «Je t'aime Rayan», avec un cœur en ponctuation. Il n'avait jamais répondu. Il s'était seulement juré de faire en sorte que cet amour ne soit pas vain.
Dayana? Cette histoire devenait de plus en plus étrange. Elle ne l'avait jamais rappelé ni contacté d'aucune autre façon. Il ne s'inquiétait pas pour elle, mais pour lui. Il connaissait très bien les besoins de cette femme. Et si ce n'étaient pas ses obligations quotidiennes, elle pourrait passer ses journées à quatre pattes devant lui.
Bzzzzzzzzzzzzz Bzzzzzzzzzz bzzz...
- Salut mec.
«Ça va ma belle?»
- Je vais raccrocher là Toto.
«Toto? T'as pas trouvé mieux?»
- Non, puisque ça rime avec tocard.
«Ouais c'est ça, frime.»
- On peut savoir pourquoi tu m'appelles à cette heure? T'es en manque ou quoi?
«Ouais bébé. Je suis en manque de toi.»
- Arrête-moi ça tout de suite. T'es trop barge.
«Rien que pour toi bébé.»
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Dr DJENGUÈ
عاطفيةUn gigolo est pris à son propre piège lorsque son meilleur ami le pousse à fréquenter une femme qui sort du lot de ses clientes habituelles: le Docteur DJENGUE Raphaëlle. Une veuve qui n'aurait jamais pensé avoir ce genre de fréquentations. Une femm...