Excité comme une puce, Rayan n'arrêtait pas de tapoter le sol en surveillant l'heure. Il était 20 heures depuis quinze minutes.
DING DONG!
Il passa une main auto-rassurante dans ses cheveux.
– Qui est là?
– C'est moi!
Après avoir tourné en rond, Rayan ouvrit enfin la porte. La lueur dans les yeux de Raphaëlle s'apparentait à de la peur.
– Bonsoir Rayan.
– Bonsoir... Tu comptes rester plantée là?
– Non, j'ai... J'ai quelque chose à te montrer.
– Et... Tu es forcée de rester dehors pour le faire?
À l'instant, un couple de cinquantenaires apparut derrière elle. Ils avaient à peu près le même teint que Rayan. Et surtout, Rayan était une réplique masculine de la dame. Quelque part au fond de lui, son subconscient donnait déjà un sens à ce spectacle.
– Bonsoir jeune homme, commença le professeur Ogoubiyi.
Madame Ogoubiyi était tellement émue qu'elle ne parvint pas à placer un mot.
– On peut entrer? Demanda Raphaëlle. Je vais tout t'expliquer.
Derrière eux, Auriane arriva en courant. Elle venait de finir avec l'appel l'ayant empêchée de descendre avec les autres.
– J'ai raté un épisode?
– Auriane, s'il te plaît, la réprimanda Raphaëlle.
– Wow ça va, du calme...
– Vous pouvez entrer, les autorisa Rayan.
Raphaëlle laissa le couple et Auriane entrer en premier. Mais lorsque ce fut à son tour, Rayan la saisit par le poignet la traîna dans la chambre. Et ce, sans se soucier du regard des autres.
– Qu'est-ce que c'est? Que foutent ces étrangers chez moi?
– Ce ne sont pas tant que ça des étrangers.
– Non? Et pourtant c'est la première fois que je les vois.
– Rayan je te comprends mais essaie de te calmer.
– Non tu comprends pas Raphaëlle. Pendant combien de temps encore tu vas me mentir? Ça fait quatre jours Raphaëlle, quatre jours que tu te fous de ma gueule!
– Je t'en prie, ne crie pas.
– Ne pas crier? C'était quoi le plan avec ma brosse? Un rituel pour m'envoûter?
Pour toute réponse, Raphaëlle se tint coite.
– Alors tu l'as vraiment prise?... Mon Dieu, j'y crois pas. Et tu as passé tout ce temps à me mentir?
– Je te promets que je voulais pas te faire de mal. Mais y avait pas d'autre solution. J'ai essayé de t'en parler mais tu n'étais pas réceptif.
– D'autre solution? D'autre solution à quoi?
– Rayan, j'ai toujours été sincère avec toi.
– Alors le mensonge ça a commencé quand? Après mon accident? Avant? Il y a une semaine? Deux jours? QUAND?
– J'avoue que je t'ai menti sur ce coup mais je te jure que c'était la seule fois.
– Mais bien sûr. Et comment je fais pour savoir que tu mens pas en ce moment même? Attends une seconde, tu as piqué ma brosse pourquoi? Qu'est-ce que tu m'as fait? Réponds bon sang!
– Un test...
– Test? Mais test de quoi? Mais tu vas répondre bon sang?
– Pour un test ADN! C'était pour un test ADN Rayan! Pour un teste ADN! Et maintenant, tu vas arrêter de m'agresser parce que je suis pas ton ennemi!
– Un test ADN? P-pourquoi faire?
– Rayan... Ta mère biologique ne t'a jamais abandonné.
– Mais qu'est-ce que t'en sais? Ma mère a vu de ses propres yeux cette salope me déposer sur le tas d'ordures! Tu insinues qu'elle a menti?
– Non elle n'a pas menti. Mais elle n'a tout simplement pas vu la bonne personne.
– Ce que tu dis n'a aucun sens Raphaëlle.
– Je sais que c'est difficile à comprendre mais si tu laisses une chance à ces gens de s'expliquer, tu comprendras tout.
– Je ne veux rien savoir d'eux! Je n'arrive pas à croire qu'elle ait le culot de se pointer après ce qu'elle a fait! Et comme si ça suffisait pas, je commence à comprendre que son idiot de mari était aussi dans le coup!
– Rayan, ne parle pas comme ça. Et donne leur une chance.
Toc! Toc! Toc!
Auriane entra sans attendre.
– Euh... On vous entend depuis le salon.
– Je vois que vous vous êtes toutes liguées contre moi en plus.
Auriane entra et referma la porte.
– Écoute Rayan, je sais pas ce que Raphaëlle t'a dit jusque là, mais t'as intérêt à venir écouter ces gens.
– Dites leur de se barrer. Et barrez-vous avec.
– Rayan, ta mère biologique ne t'a jamais jetée.
– Putain Auriane...
– La femme que ta mère adoptive a vu te déposer ce soir là était bien réelle. Mais ce n'était pas ta mère biologique.
– Mais qu'est-ce que tu racontes?
– Ta mère biologique, c'est celle qui est assise en bas. Et tu avais tout à fait raison de traiter l'autre de salope. Non seulement elle t'a arraché à tes vrais parents. Mais ensuite, elle s'est débarassé de toi quand ton existence ne l'arrangeait plus. Ce que je te dis est vrai Rayan. Et si tu veux avoir la totalité de l'histoire, descends une seconde. Si après ça tu veux nous voir partir, on s'en ira.
– S'il te plaît Rayan, écoute-la. Je n'aurais jamais laissé ces gens t'approcher s'ils étaient malveillants. Il est temps que tu arrêtes de penser que ta mère ne t'aimait pas. Cette femme a passé ces trente-deux dernières années à te pleurer, pensant que tu étais mort. Elle mérite au moins que tu l'écoutes.
Pris de court, Rayan se laissa guider par les deux femmes. En le voyant revenir, madame Awa Ogoubiyi se redressa dans le fauteuil. Elle était infirmière. Son mari, un professeur agrégé en bactériologie-virologie, mais aussi député à l'assemblée national, sans compter ses nombreuses autres activités et celles de son épouse. Rayan était sans le savoir, issu de l'une des familles les plus puissantes du pays.
Il s'installa et les deux doctoresses s'installèrent autour de lui.
– Il est prêt à vous écouter, lança Auriane.
– Je suis désolée, commença Awa en larmes. Je suis désolée pour tout ce que tu as traversé mon fils. Mais je te promets de faire payer tous les coupables.
– Ah oui? Vous vous êtes innocente alors.
– Rayan, intervint Raphaëlle.
– Non laisse-moi parler. Vous, vous voulez discuter, alors on va discuter. Mais selon mes conditions. J'ignore ce que vous avez raconté à ces deux femmes pour qu'elles vous croient. Mais ne pensez surtout pas faire la même chose avec moi. Alors voilà comment ça va se passer. Je pose les questions et vous répondez.
VOUS LISEZ
Dr DJENGUÈ
RomanceUn gigolo est pris à son propre piège lorsque son meilleur ami le pousse à fréquenter une femme qui sort du lot de ses clientes habituelles: le Docteur DJENGUE Raphaëlle. Une veuve qui n'aurait jamais pensé avoir ce genre de fréquentations. Une femm...