Chapitre 30: loin des yeux mais près du cœur.

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Les jours passaient et Rayan ne savait toujours pas comment se délivrer de son bourreau. À de nombreuses reprises, il avait été celui qui menait ces dames par le bout du nez.  Implacable et sans pitié, il n'en avait rien à faire de les savoir célibataires ou mariées, avec ou sans enfant, gentilles ou méchantes, respectables ou non, influentes ou pas. Et c'était déjà à son tour d'être de l'autre côté.

À sa grande surprise, Dayana ne l'avait pas recontacté depuis la dernière fois. Alors il comptait les heures pour enfin venir à bout des sept jours que lui avait recommandés Auriane. Il n'avait pas pour autant arrêté ses thérapies. Et Raphaëlle non plus d'ailleurs. Auriane n'avait pas voulu lui fournir cette information au nom du secret professionnel. Cependant, elle lui avait laissé un message subliminal qu'il avait très vite saisi.

Auriane s'arrangeait pour que leurs séances ne coïncident jamais. Et surtout, ne jamais aborder le sujet Rayan devant Raphaëlle. Le jeune homme demandait constamment des nouvelles de sa belle. Et la réponse d'Auriane ne changeait jamais: elle va bien.

Avec Joseph, ils avaient retrouvé cette complicité qui avait entre temps perdu en vigueur. La majorité de leurs conversations tournait autour de Raphaëlle et de Dayana. Joseph glissait souvent des bouts de ses aventures pour détendre l'atmosphère. Mais la vérité, c'est que cela ne servait pas à grand chose.

– Joseph, ça fait la centième fois que tu me racontes cette anecdote.

– Ah bah bravo, tu m'écoutes. Non mais c'était juste pour être sûr que tu m'écoutais vraiment. D'ailleurs, j'en ai une autre.

– Jo...

– Non non, je t'assure qu'elle est toute fraîche.

– Si tu bromches, je te refais la mâchoire.

– Beh dis donc. Faut vraiment que tu m'expliques comment tu fais pour être aussi... Tu vois ce que je vois?

Elle était là, descandant de sa grosse gova, resplendissante comme jamais. Elle déposa un pied au sol et la fermeté de sa jambe évoqua des souvenirs à Rayan. Les deux hommes quittaient ce restaurant où ils étaient venus déjeuner. Et là, la plus belle surprise de l'année leur apparut.

– T'es sûr que tu veux y aller? T'as pas encore fait une semaine.

– On s'en balec. Et puis je suis certain que cette histoire de semaine n'est écrite dans un aucun livre. Il fallait juste donner un délai plausible.

– Je me demande ce que penserait ta psy en entendant ça.

– T'inquiète pas, elle y survivra. Elle a connu pire.

– Eh bah bonne chance.

Rayan respira profondément et se lança.

– Salut.

Elle le toisa et essaya de passer, en vain.

– Raphaëlle, il faut qu'on parle.

– Je pensais avoir été assez claire la dernière fois.

– Oui je sais. Je ne suis rien ni personne. Seulement l'ordure dont on a eu pitié à tort. J'ai bien résumé?... Non, attends... S'il te plaît, j'en peux plus de cette situation et toi non plus.

– C'est Auriane qui t'a mis cette idée dans la tête?

– Auriane? Chaque fois que je lui demande d'après toi, elle me dit que tu vas bien. Et quand j'essaie de parler de toi, elle esquive. Crois-moi, elle est bonne pour garder un secret d'État.

– Pousse-toi, jeta-t-elle en y joignant le geste.

Rayan se résolut alors à la suivre. Depuis son véhicule, Joseph observait la scène. Ils n'étaient pas près de quitter cet endroit.

Dr DJENGUÈ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant