Affalée sur son sofa, Astal surveillait du coin de l'œil l'heure qui défilait sur l'horloge murale de son salon et qui la rapprochait inexorablement du moment où il lui faudrait retourner à la boutique du rez-de-chaussée.
- Tu es sûre que je peux faire confiance à ce ... type ?, interrogea-t-elle après quelques instants d'hésitation, préférant de justesse un qualificatif moins injurieux que la flopée de ceux qui lui était spontanément venu à l'esprit.
A l'autre bout du fil, la réponse fut immédiate et sans appel :
- Affirmatif, s'écria Hanji d'un ton guilleret.
Le comportement du gérant l'avait plongé dans une profonde perplexité. Ce dernier était tranchant dans ses paroles mais voilà maintenant qu'il se montrait brutal dans ses gestes. Durant l'heure de pause écoulée, le doute s'était insinué chez la jeune femme : pouvait-il se montrer plus violent encore ? Sans aucun doute, conclut-elle en se remémorant sa poigne d'airain qui n'avait été - elle en était persuadée - qu'une simple pichenette pour cet homme. La question était plutôt de savoir où était sa limite et s'il savait se contrôler. Mais ce qui rendait Astal plus perplexe encore était sa propre attitude depuis qu'elle avait fait la rencontre de Livaï Ackerman. En temps normal, une seule de ces paroles cinglantes aurait suffit à la faire déguerpir. Pourtant, elle n'arrivait pas plus à s'y résoudre qu'elle n'arrivait à craindre cet homme. Toutes ces questions avait amené Astal à contacter Hanji dans l'espoir d'y voir un peu plus clair.
- Hanji ! , s'offusqua la jeune femme. Il m'a broyé l'avant bras ! Ça fait une demie heure et j'ai encore la marque de ses doigts !
- Le contexte, ma belle, le contexte ! Explique moi le contexte !
Astal s'autorisa un soupir et bascula sa tête en arrière pour la faire reposer sur le dossier du sofa.
- Je suis allée le voir dans son atelier et ...
- Et il t'a foutu à la porte, l'interrompit aussitôt Hanji avec l'assurance du médecin posant son diagnostic. Classique !
- Non, pas du tout, rétorqua la jeune femme. Il m'a demandé d'entrer et de m'installer à côté de lui pour que je lui montre mes croquis.
Un "Oh !" sommaire et pantois fut la seule réaction de la pâtissière à l'autre bout de la ligne. Profitant du silence peu coutumier de cette dernière, Astal poursuivit son récit des faits. Lorsqu'elle eut terminé, Hanji se contenta de glousser sans ajouter le moindre commentaire.
- Je peux savoir ce qu'il y a de si drôle ? , grogna la jeune femme.
- Rien, rien, pouffa la pâtissière sans arriver pourtant à refréner ses gloussements.
- Hanji ! , gémit Astal.
- Excuse-moi ! Excuse-moi ! Excuse-moi ! , s'exclama-t-elle. Je suis juste émue de voir que mon petit canard est encore capable de m'étonner. C'est un spécimen rare, tu sais ! Une petite chose fragile et sensible !
- Hanji ... , soupira la jeune femme en levant les yeux au ciel. Te fous pas de moi !
De toute évidence, une discussion sérieuse avec cette femme était parfaitement impossible conclut-elle avant de poursuivre :
- On parle d'un type qui est capable de te broyer l'avant-bras d'une seule main juste parce que ... parce que quoi d'ailleurs ?
- Parce que tu étais trop près, lâcha Hanji.
- Trop près ? , répéta Astal, attérrée. T'es en train de me dire que le "petit canard" a besoin d'une distance de sécurité ?
- C'est ça ! T'as tout compris !
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Le bruit du monde (Livaï x OC)
FanfictionAstal vient de déposer ses valises à Trost. Dans l'anonymat de cette bourgade où personne ne l'attend, la jeune femme n'espère qu'une chose : se reconstruire et trouver la force d'un nouveau départ. Rapidement, ses pas l'amènent à pousser la porte d...