Une fois n'est pas coutume, je laisse un petit mot avant le début du chapitre. Je ne vous cache pas que j'ai beaucoup de mal à écrire la fin du Bruit du Monde (les circonstances actuelles d'une part, et mon envie de travailler sur un autre projet d'autre part). Je vais tenter de terminer le "Bruit du monde" malgré tout, mais l'écriture ne sera sûrement pas aussi soignée que dans les premiers chapitres. Je m'en excuse d'avance.
Bonne lecture :-)
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Livaï entra dans le bistrot et rabattit sa capuche encore dégoulinante de pluie. L'odeur du café et du tabac froid assaillit ses narines à lui en coller un haut-le-cœur. Il promena un regard glacial teinté de mépris sur les quelques clients de ce lieu de perdition. Étrangement, à cette heure-ci - soient seize heures passées - il n'y avait pas foule. C'était déjà ça ! Quelques tables seulement étaient occupées, perdues dans l'immensité couleur jaune pisse de la pièce au plafond lambrissé.
Le lieu de rendez-vous était un café. Un putain de café ! Le gérant du Bruit du monde en était à se demander si sa présence ici ne relevait pas de l'adultère pure et simple. Sa langue claqua d'agacement contre son palais.
- Bonjour, fit une voix chantante.
Sur sa droite, derrière le comptoir, une jeune serveuse lui adressa un sourire qui semblait espérer bien plus que sa seule commande. Livaï se détourna dans une parfaite indifférence et repris sa recherche. Où était ce trou du cul ?
Au fond de la salle, un homme lui adressa un discret signe de la main, un sourire carnassier fiché au coin des lèvres. Livaï tiqua. Marc. Lèvres pincées et mâchoires serrées, il s'avança vers lui d'un pas ferme. Réalisant que sa capuche l'avait probablement ébouriffé, il profita des derniers mètres pour passer une main dans ses cheveux ébène. Malgré ses origines - ou, plutôt, à cause d'elles - Livaï avait toujours prêté attention à son allure, qu'il voulait simple mais soigné. Le jeune homme convenait qu'il n'était plus aussi élégant qu'à l'époque où ses hommes l'appelaient "Caporal-chef" - et sans doute était-ce un indice supplémentaire du désarroi dans lequel il était plongé depuis la fin de sa carrière militaire. Ce jour-là, il portait simplement un jeans noir détrempé par la pluie et un pull gris - rien qui ne fasse le poids devant l'élégance chic du trou du cul qui le fixait avec ironie.
- Livaï ! , lança ce dernier d'une voix mielleuse en invitant le jeune homme à prendre place à sa table.
- Ses clés, rétorqua sèchement le jeune homme en tendant sa paume de main vers Marc.
Le gérant ne comptait certainement pas perdre son temps avec ce con, pas plus qu'il n'avait l'intention de boire un café dans ce bistrot médiocre. Il avait simplement donné rendez-vous à Marc pour récupérer les clés d'Astal. Son employée ne s'était pas faite prier lorsqu'il lui avait proposé de s'en charger, pas plus qu'elle n'avait rechigné quand il lui avait demandé le numéro de Marc.
Le sourire de l'artiste s'élargit. Il passa une main dans la poche de sa veste et en sortit un trousseau de clés qu'il déposa dans celle de Livaï, toujours debout.
- Je vous conseille de ne plus l'approcher, menaça le jeune homme en fourrant le trousseau dans sa poche.
Une lueur brilla soudain dans le regard de l'artiste.
- Sur ce point, j'ai bien peur que ce ne soient pas vos affaires et que vous n'ayez aucun conseil à me donner. Mais, je vous en prie, ajouta-t-il d'un ton plus mielleux que jamais, pourquoi ne me feriez-vous pas l'honneur de partager un café, Caporal ?
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Le bruit du monde (Livaï x OC)
FanfictionAstal vient de déposer ses valises à Trost. Dans l'anonymat de cette bourgade où personne ne l'attend, la jeune femme n'espère qu'une chose : se reconstruire et trouver la force d'un nouveau départ. Rapidement, ses pas l'amènent à pousser la porte d...