Épilogue

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Les lèvres pincées de Livaï ne purent retenir son gémissement. Cette plainte faible et déchirante arracha un frisson à Astal qui surplombait le jeune homme, étendu sur le lit. Ce son inarticulé, exsufflé dans un souffle brûlant, était le parfait écho du chaos qui déferlait en lui. Chaos de sensations, de désir, de stupeur, d'extase et d'excitation. Livaï ne maîtrisait même plus les spasmes de plaisir qui contractaient son visage et brouillaient son regard, pas plus qu'il ne maîtrisait les plaintes lascives qui franchissaient le seuil de ses lèvres. Cette perte totale de contrôle sur son propre corps lui flanqua le tournis en même temps qu'une vague sensation de honte. Pour la première fois de sa vie, il se sentait à la merci d'une autre, de cette femme à qui il avait accepté de s'abandonner. Et pour la première fois de sa vie, il se sentait foutrement vulnérable. 

Embarrassé du spectacle pathétique qu'il pensait offrir, Livaï enfouit son visage au creux de son coude tandis que sa main se raccrochait nerveusement à ses mèches de cheveux. Le voyant faire, Astal suspendit le lent roulement de ses hanches et se pencha pour déposer une myriade de baisers sur son avant-bras.

- Laisse moi voir ton visage, murmura-t-elle. Livaï, je veux te voir. 

Elle laissa sa main droite arpenter son torse puis remonter lentement le long de ce bras gêneur, jusqu'à rejoindre sa main toujours fermement agrippé à ses cheveux de jais. Elle la saisit délicatement et l'invita à relâcher sa prise. Dans un soupir fébrile, Livaï céda, acceptant de s'exposer à nouveau au regard de cette femme qui guidait sa main jusqu'à sa taille. La douceur de sa peau sous ses doigts et la vue de son corps au-dessus du sien le fit frémir.

- C'est bien mieux comme ça, murmura Astal dans un sourire satisfait.

Elle captura les lèvres de son amant avant de se redresser et se cambra pour mieux reprendre les lents va-et-vient de son bassin. Durant quelques instants, elle ferma les yeux et concentra toute son attention sur la présence de Livaï en elle. Pour mieux se délecter de cette présence gonflée de désir, ses hanches se mirent à rouler et onduler dans des mouvements amples et lents. Elle frémit et rouvrit subitement les yeux lorsque la main du jeune homme échappa de sa taille pour parcourir son corps. Elle ne put s'empêcher de lui sourire en découvrant son regard voilé de plaisir qui la dévorait à distance. Elle était soulagée de le voir enfin lâcher prise et s'autoriser à ressentir ce qu'il n'avait jamais osé ressentir jusque là. Elle-même était d'ailleurs dépassée par le flot de ses propres émotions. Il lui semblait qu'elle n'avait jamais autant aimé ni été aimée. Qu'elle n'avait jamais été aussi heureuse. Il n'y avait plus que lui, Livaï. Il était tout à la fois l'odeur de cèdre qui emplissait cette chambre, la chaleur qui brûlait sa peau et la douceur qui caressait ses courbes, la beauté farouche qui lui coupait le souffle et le plaisir qui grondait au creux de ses reins. 

Le corps tendu de désir qui ondulait au-dessus du sien hypnotisait l'ancien militaire. "Je veux te voir", avait-elle dit. Et elle avait raison. Lui aussi brûlait de la voir, d'assister au spectacle de ses courbes si exquises, de sa peau de pêche et de sa taille marquée, de ses seins et de ses hanches généreuses, de ses reins creusés dans leur effort avide, des contractions de ses muscles bandés qui faisaient danser ses boucles cuivrées. Ses mains se mirent à explorer ses formes tandis que celles d'Astal prenaient appuis sur ses cuisses. La jeune femme renversa sa tête en arrière en exhalant une plainte brûlante lorsqu'il s'aventura bien plus bas, faisant jouer ses doigts dans quelques caresses. Livaï apprenait beaucoup trop vite, pensa-t-elle en gémissant son nom d'une voix mourante. 

Se penchant au-dessus du jeune homme, elle le força soudain à mettre fin à ses caresses. Elle posa ses mains sur son torse et accéléra progressivement les mouvements de son bassin. Tremblant d'être si étroitement engainé, Livaï arrima ses mains à la taille de la jeune femme tandis qu'elle poussait à nouveau un soupir voluptueux. Elle embrassa son amant avec une langueur fiévreuse, frustrée d'avoir été si longtemps éloignée de ses lèvres fendues. Dans la cadence frénétique de leurs ébats, leurs deux corps semblaient progressivement n'en faire plus qu'un. Sa jouissance enflant dangereusement, Livaï planta sa main dans le creux des reins de la jeune femme. 

Le bruit du monde (Livaï x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant