Le bruit du monde (Livaï x OC)

De passés et d'espoirs

(Lancer la musique tout de suite ... ou bien quand Astal se mettra à pousser la chansonnette, au choix ! Et bonne lecture !) 

Pour leur dernier soir à l'exploitation, Livaï et Astal se retrouvèrent entourés d'Henry et de toute sa famille venue partager avec eux le dîner. Après une dernière part bien trop généreuse d'une succulente tarte aux pommes, tout ce petit monde s'installa au salon sur invitation du vieil homme. L'ambiance était simple et chaleureuse, le feu crépitait gaiement dans la cheminée, Astal était radieuse et son patron ... égal à lui-même. 

- Astal ! , s'écria soudain l'aîné des petits enfants d'Henry en déboulant dans le salon guitare à la main.

Durant le dîner, le garçon - de "neuf ans et huit mois", comme il l'avait solennellement précisé en bombant le torse - lui avait confessé savoir jouer de l'instrument. 

- Je vais te jouer un morceau ! , ajouta-t-il fièrement en finissant d'accourir vers elle. 

- Gabin ! , houspilla sa mère. Je ne pense pas qu'Astal ait envie de ... 

- Non, non, ne vous inquiétez pas, rassura la jeune femme. Ça ne me dérange pas. 

- Allez, mon gars, renchérit Henry de sa voix rocailleuse. Joue nous un petit air. 

La mine grave et sérieuse, Gabin prit place sur une chaise du salon et empoigna lentement sa guitare, le dos droit comme i. Les doigts de sa main gauche cherchèrent chaotiquement leur position sur les cordes avant que sa main droite ne vienne enfin pincer ces dernières. Dès le premier arpège, un silence attentif se fit dans le salon qui ne fut interrompu, quelques minutes plus tard, que par une volée d'applaudissements. Fier comme jamais, le garçon se leva pour saluer son public. 

- A ton tour ! , s'exclama-t-il en accourant à nouveau près d'Astal. 

La jeune femme, prise de court, écarquilla les yeux. 

- Gabin ! , houspilla cette fois-ci son père. 

- Mais elle m'a dit qu'elle savait jouer ! 

- Alors, si elle sait jouer ... , insinua Henry le regard pétillant de malice. 

- Euh ... je ... 

- Allez ! , encouragea le garçon en trépignant. S'il te plaîîîîît ! 

Sans trop savoir pourquoi, Astal se tourna vers Livaï. Si elle attendait de lui un quelconque soutien pour la tirer de ce mauvais pas, c'était - évidemment ! - peine perdue. Le jeune homme se contenta de lui renvoyer un regard mi-vide, mi-amusé. Un regard qui disait tout à la fois "démerde toi toute seule merdeuse" et "je suis pressé de voir comment tu vas te sortir de ce merdier !". L'orgueil blessé, la jeune femme se retourna vers Gabin et se saisit de la guitare.

Tu vas pas être déçu du voyage, mon petit canard !  

Tandis qu'elle accueillait la guitare, légèrement plus petite qu'une guitare d'adulte, aux creux de ses bras, Astal songea à ce qu'elle pourrait jouer. A nouveau, son regard vint se planter dans celui de son patron et, aussitôt, le souvenir d'un air s'imposa à elle, aussi foudroyant que l'éclair zébrant un ciel d'orage. Sans réfléchir, Astal plaqua les premiers accords. L'introduction était simple, éthérée, aérienne, ... nostalgique. Le ton était donné. Puis la jeune femme ferma les yeux, prit une profonde inspiration et se lança, d'une voix douce et chaude : 

Give me your heart and I'll show you how to feel

Send me your soul and you'll know what it is to be free