Dérapage

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(Désolée, je poste le chapitre sans l'avoir relu  ^^' ......... #impatience0 ) 


Ce ne fut que lorsque le moteur de la Megane s'arrêta de ronronner qu'Astal s'autorisa à ouvrir une pair de paupières gorgées de sommeil. Les idées encore embrumées, elle tenta de rassembler ses esprits : où était-elle et où allait-elle ? Il ne lui fallut pas longtemps avant que ses souvenirs - comme une eau portée à pleine ébullition - ne jaillissent en trombe et ne s'agitent à la lisière de sa conscience. Elle se souvenait maintenant : le weekend, l'exploitation, Henry, Livaï, sa cicatrice, eux au coin du feu, "casse toi", eux sur la sente, sa main sur ses cheveux, la voiture, Trost ... 

Marc. 

Sa gorge et ses tripes se nouèrent de concert. Astal tenta en vain d'ouvrir les lèvres mais  aucun son ne daignait passer le seuil de sa bouche pâteuse. Et pour dire quoi ? 

- Bouge pas de là, marmonna Livaï en se penchant légèrement vers elle avant d'ouvrir la portière. 

Le jeune homme sortit dans la nuit froide et claqua la portière sans ajouter un mot d'explication, puis s'enfonça dans l'obscurité. Astal se contorsionna dans l'habitacle pour le suivre du regard et tenter de percer ses intentions, mais celui-ci disparut bientôt au coin d'une rue. La jeune femme se rabattit sur la vue que lui offraient sa fenêtre et le pare-brise devant elle. Elle balaya l'extérieur d'un coup d'oeil et reconnut aussitôt l'une des places du centre-ville de Trost. Ainsi, ils étaient donc déjà arrivés, conclut-elle en frissonnant. Et si Marc était là, quelque part, au-dehors ? , songea-t-elle. Instinctivement, elle passa sa large écharpe en laine autour du cou non pas tant pour combattre le froid qui s'insinuait dans la voiture que pour ne pas être reconnue. Elle attendit ainsi - figée et tapie - que Livaï réapparaisse de nouveau une dizaine de minutes plus tard. Lorsque ce dernier se laissa choir derrière le volant, il lança à Astal un petit objet qui atterrit sur ses genoux. 

- Tiens. C'est pour dépanner. 

La jeune femme se saisit du téléphone portable qui venait d'apparaître sous son nez. 

- Qu'est-ce que ... ? , bredouilla-t-elle. 

- Le tiens est mort, non ? , grommela Livaï. Alors, prends ça et ferme là. 

- M ... merci, patron

- C'est un vieux machin qui me sert plus mais ça fera l'affaire en attendant que tu t'en rachètes un. 

Astal opina sans rien dire, tenant délicatement le "vieux machin" de ses deux mains comme une chose précieuse et inestimable. Livaï avait raison, songea-t-elle, ce téléphone ne valait rien. Mais il venait pourtant d'acquérir une valeur très particulière aux yeux de la jeune femme : le prix de l'inquiétude de Livaï. 

- Comme ça, si y'a quoi que ce soit ... , marmonna-t-il comme pour confirmer l'intuition d'Astal. 

- Je vous appellerai, confirma la jeune femme dans un sourire. 




Livaï trouva une place de parking à quelques dizaines de mètres de la rue piétonne où se trouvait sa boutique et l'appartement de son employée. Lorsqu'il coupa le contact, Astal se détacha pour enfiler son blouson à la hâte tout en jetant des coups d'oeil nerveux par la vitre. A la lueur du petit néon qui venait de s'allumer automatiquement au-dessus de leurs têtes, Livaï constata à quel point le visage de la jeune femme était pâle et ses traits tirés. Il ne s'agissait pas seulement que de la fatigue du trajet, et il le savait. A son tour, il ôta sa ceinture et se pencha pour saisir la poignée de sa portière lorsqu'une main lui retient son avant-bras droit. 

Le bruit du monde (Livaï x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant