L'étoile de Noël [Yoonmin]

Chapitre 6

Jimin sortit d'un pas lent, l'air profondément ennuyé. Alors bien sûr, la station était superbe sous la neige, les décorations étaient magnifiques même quand elles ne brillaient pas encore, et patati et patata.

C'était Noël quoi...

Un Noël tout ce qu'il y avait de plus banal.

Sans prêter attention au décor enchanteur autour de lui, Jimin soupira et, les mains dans les poches de son manteau, il traîna des pieds sans même savoir où il se dirigeait. Il passa devant toutes ces choses qu'il avait aimées étant petit, parfois même certaines qu'il n'avait pas pu faire parce qu'il était trop jeune. Celles-là en particulier il les regardait jadis avec des étoiles dans les yeux.

Il marchait, l'air absent. Les seuls moments où cette fête ne lui semblait pas agaçante, c'était dans ses souvenirs, alors il songeait et se perdait dans les heureux instants de sa vie qui lui tirèrent un sourire bien malgré lui.

La station s'étendait dans toute la vallée, autrement dit elle était d'une bonne taille et après une vingtaine de minutes de marche lente, Jimin était arrivé au bout, côté nord. Devant lui, il n'y avait qu'une route sinueuse qui longeait le flanc des collines autour, ainsi qu'un mur de roche escarpé.

L'air était doux pour une matinée d'hiver, la station était encore calme à cette heure et c'était apaisant. Le ciel était bleu, parfaitement dégagé, et le vent ne soufflait qu'à peine.

Jimin tourna la tête en entendant le vrombissement sonore d'une voiture. Son regard se posa alors sur le panneau près de la route, prévenant du risque de neige et de verglas. La voiture passa lentement, et le jeune homme s'écarta du chemin pour poursuivre sa promenade.

Il fut cependant stoppé net quand il comprit que le verglas ne se limitait malheureusement pas au bitume : le pied qu'il venait de poser sur une plaque de glace se tordit de façon douloureuse et il battit des bras en l'air dans l'espoir vain de trouver quelque chose à quoi se raccrocher. Il s'effondra dans la neige avec un cri aigu de surprise à laquelle se mêla de la douleur lorsque ses fesses, son dos et l'arrière de sa tête heurtèrent à leur tour le sol.

Jimin resta un instant sans bouger, la mâchoire serrée, avant de poser ses mains à plat pour s'asseoir.

Quelle journée de merde.

Assis, il porta une main sur sa tête, dans ses cheveux, pour s'assurer qu'il n'était pas écorché. Une grimace naquit sur son visage en sentant que, si heureusement il n'y avait pas de blessure, il avait néanmoins mal comme s'il allait avoir un bleu – et c'était probablement ce avec quoi il se réveillerait le lendemain.

Il s'apprêtait à jurer à voix haute quand...

« Tu vas bien ? »

Il fit volte-face mais il ne fut pas nécessaire de voir le jeune garçon qui venait de poser la question pour le reconnaître : c'était le même inconnu qu'il avait heurté à peine une heure plus tôt, au chalet. Le blond platine était à quelques mètres de là et arrivait dans sa direction. Jimin se trouva alors stupide, assis dans la neige, et il se sentit figé, à peine capable de parler, les joues rougies par l'embarras.

« O-Ouais, balbutia-t-il, pas de problème.

- Je t'ai vu glisser mais tu ne te relevais pas. T'es blessé ?

- Non, non, ça va, t'inquiète pas.

- C'était une jolie gamelle en tous cas, sourit-il malicieusement, dommage que je n'aie pas eu le réflexe de sortir mon portable. »

Jimin rougit de nouveau alors qu'il avait cru les battements de son cœur enfin apaisés. L'inconnu lui tendit la main et il s'en saisit, frissonnant une fois de plus au contact glacé de la peau de ce mystérieux garçon. C'était étrange, pourtant son épiderme était si lisse, si parfait.

« Merci beaucoup.

- T'as de la neige partout, tu devrais te changer.

- Ouais, c'est ce que je vais faire. »

L'inconnu acquiesça et s'éloigna, sous le regard curieux de Jimin qui le trouva peu loquace. Pourtant il avait ce quelque chose de presque magnétique qui l'attirait comme un aimant. Peut-être était-ce son charisme, ou bien l'air mystérieux qu'il dégageait, mais Jimin avait envie de le connaître, de le revoir au moins.

C'était inexplicable, comme le sentiment qu'il avait éprouvé en voyant l'étoile, la veille au soir.