Chapitre 48

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Point de vue Jun

Je n'en peux plus, j'ai mal partout quelle horreur. Je me souviens de ce joyeux entretien avec les quatre autres abrutis, ensuite monsieur Duval qui les a chopé, l'infirmière qui m'a soigné et je ne sais plus trop. Une odeur de produit d'anépsie se répandait dans mes narines me faisant grimacer, je détestais cette odeur. Mais dans quel endroit je pouvais sentir cela ? Un bip sonore m'assourdissait les oreilles, bruit semblable à celui d'un battement de cœur régulier.

J'ouvris les yeux difficilement malgré mon manque de sommeil et fixais plusieurs instants le plafond, blanc ? Où étais-je ? Mon poignet était immobilisé dans un plâtre blanc et je sentais comme un pansement qui était collé sur ma joue. Ça gratte en plus. Je me relevais sur mes coudes après m'être motivé à me redresser pensant cinq bonnes minutes et fis le tour de la pièce dès yeux. Un lit blanc, des murs bleus, une télévision éteinte en face de mon lit posée sur un commode aux tiroirs vides, une armoire avec posé sur un des ceintre mon manteau et mon écharpe. C'était bien une chambre d'hôpital.

Un autre manteau était accroché à côté du mien. C'était celui d'Izira, je le reconnaissais. Je tournais ma tête vers la droite et aperçus deux fauteuils. L'un de ces deux fauteuils était occupé, à l'intérieur une personne y était profondément endormie. Un petit être recroquevillé sur lui même plongeait dans son sommeil, imperturbable. Mon petit ange...

Je me recouchais sur le côté, comme je ne pouvais pas tellement bouger et l'observais de loin. Mes yeux restèrent encrés sur elle, ne voulant pas s'en détacher. Elle est toujours aussi belle et je ne me lasserai jamais de l'admirer. Je l'aime tellement cette jeune fille. Soudain je la vis bouger doucement puis je l'entendis parler à voix basse dans son sommeil. Je souris doucement et elle continuait de remuer sur son petit canapé. Et puis j'entendis un mot passer la barrière de ses lèvres.

Izira : Jun...

Alors je lui répondis :

Jun : Izira...

Puis peu à peu je vis ses yeux bleus s'ouvrirent et rencontrer les miens. Nous sommes restés plusieurs instants, à nous fixer de loin l'un l'autre. Un sourire béat prit place sur mon visage destiné à la jeune fille en face de moi. Puis elle se leva de son lit de fortune pour venir s'assoir sur le rebord du mien. Son regard me scruta de haut en bas et semblait faire une analyse complète sur mon état de santé à l'instant présent. Comme une maman qui s'inquiétait pour son enfant récemment tombé de vélo.

Izira : Tu te sens mieux ? Ça va tu n'as pas trop mal ?

Je baissais les yeux un instant vers mon poignet dans la plâtre puis vis mon reflet dans ses yeux clairs. J'avais vraiment mauvaise mine, des cernes creusaient intensément mes yeux, mes cheveux étaient en batail impossible à dompter et plusieurs pansement étaient présents un peu partout sur mon corps. Mais puisqu'elle était en face de moi je me sentais bien, aucune douleur était présente et j'avais l'agréable impresion d'être plus que détendu.

Jun : Je vais bien ne t'inquiète pas. Tout est OK.

J'essayais de la rassurer comme je pouvais et cela semblait marcher mais l'inquiétude la trahissant toujours dans ses yeux.

Izira : Jun aussi... Je voulais te parler d'autre chose...

Ses yeux avaient fuis les miens et elle commençait à triturer de plus en plus ses doigts en signe distinct de nervosité. Je pris délicatement ses mains dans les miennes pour qu'elle arrête de faire cela et essayais de retrouver son regard.

Jun : Oui, dis-moi ?

Son regard n'était toujours pas revenu dans le mien mais après plusieurs efforts je réussis à le retrouver. Je lui souris l'invitant à continuer et elle se lança.

Izira : Pourquoi tu ne m'as rien dit sur ce qu'il t'arrivait au lycée ? Pourquoi ne pas m'en avoir parlé ?

Ah c'est donc ce sujet là. Je ne savais pas quoi lui répondre elle m'avait un peu surpris par sa question plutôt inattendue pour moi. Qu'est ce que je pouvais bien lui répondre ? Que j'avais honte de ce que je subissais ? Que je ne voulais en aucun cas qu'elle me prenne pour un lâche ?

Izira : Tu ne me fais pas confiance ?

Alors là je m'attendais à tout sauf à ça. Je repris ses mains dans les miennes pour les serrer encore plus fort et soufflais bruyamment.

Jun : Mais bien sûr que non voyons, tu es la personne en laquelle j'ai le plus confiance, mais... Je trouvais que ma situation était trop honteuse à avouer. Surtout à sa petite amie.

Izira : C'est stupide comme point de vue. Tu aurais dû m'en parler j'aurai pu t'aider et tu ne serais pas...

Elle s'arrêta un instant car sa gorge s'était nouée vers la fin de sa phrase et elle ne put sortir d'autre mot de sa bouche. Elle me regarda encore une seconde puis je vis ses yeux devenir brillants à cause des larmes qui commençaient à monter.

Jun : Oh non Izi...

Je me rapprochais d'elle et la prit doucement dans mes bras. Avec un seul bras du coup puisque l'autre était dans le plâtre. Quant à elle, elle posa très délicatement ses mains sur mes hanches pour attraper le tissu de mon pull. Comme si elle tenait la robe du poupée de porcelaine qu'elle aurait peur de briser.

Jun : Ne t'inquiète de rien, je vais bien.

Izira : Mais si tu m'en avais parlé cela ne serait peut être pas arrivé.

Je sentais ses mains se crisper.

Jun : Peut être.

Izira : Non c'est sûr ils auraient été exclus du lycée.

Et puis un liquide semblait se déverser lentement dans les creux de mon cou. Mon petit ange pleurait et je détestais cela. Mais malheureusement c'était de ma faute et je m'en voulais. Je sentais mon cœur se comprimer dans ma poitrine et je voulais encore plus la serrer contre moi pour espérer la réconforter.

Jun : Je suis désolé, je n'aurai pas dû.

Toc toc toc

Izira s'est éloignée lentement de moi puis j'autorise la personne nous ayant interrompue à rentrer avec nous dans la chambre. Tiens mes parents. Ma mère me saute presque au cou et me répète au moins trente six fois qu'elle était heureuse et soulagée de me voir. Mais elle n'avait sur le coup pas pensé que j'avais encore mal partout. Merci maman. Mon peur quant à lui ne m'a pas fait d'effusion mais je voyais tout de même qu'il s'était lui aussi inquiété. Et après quelques minutes je vis Izira me faire signe car elle voulait nous laisser en famille. Elle m'a promis qu'elle reviendrait demain.
À demain ma belle...

Mon petit protégé JunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant