Trenta

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— T'abuses pas un peu sur les cigarettes ? Ça fait genre la troisième en une seule journée.. S'inquiète Cris.

— T'imagines elle s'est vraiment tapé Matteo ?

— Mais nan.. Tu connais Alejandro, il cherche juste à foutre la merde c'est tout

— Si mais, c'est chelou, elle a passé une semaine chez lui et puis tu te rappelles de la soirée Action ou Vérité qu'on avait fait, la manière qu'ils s'étaient embrassés, et maintenant elle a dormi chez lui pendant des jours... J'ai peur Cris, j'ai vraiment peur. Conclut elle, avant de tirer à nouveau sur sa clope.

— Mais elle est lesbienne non ? Fin... C'est pas impossible mais ça m'étonnerais quand même qu'elle l'ai fait..

— Avant moi aussi je croyais que j'étais hétéro.

— Après c'est mon avis mais je pense que vous devriez vous parler, ça fait un bout de temps déjà que vous vous êtes pas calculés, t'as eu ce que tu voulais non ?

— Non la preuve, t'as vu sa réaction ? Elle peut pas s'empêcher d'agir avec tant...d'animosité. Je le plains pas mais son œil n'est pas prêt de guérir avant un bon moment.

— Exactement comme toi tu peux plus t'empêcher de fumer, tu peux pas la juger pour ça Sali... Tu penses que c'est seule qu'elle va réussir à s'en sortir ? Et puis si c'est des calomnies, je pense qu'il a bien mérité ça..

Elle ne répondît rien, sachant très bien que son amie avait raison, mais il fallait vivre cette relation pour comprendre. Elle s'apprêtait à répondre quand le message d'Alaïs vint troubler sa tranquillité, elle le lu et relu, ne sachant pas quoi faire. Voyant qu'elle était distraite sur son portable, Cris demande :

— C'est elle ?

Elle hocha simplement la tête. Son amie tendit la main pour récupérer son téléphone avant de lire à son tour.

— Bah accepte, vous devez vous voir.

— Non, je ne veux pas, pas pour l'instant, j'ai pas envie... Parlons d'autres choses veux-tu ?

— Bien.

La journée s'achevait ainsi tout doucement, après être rentrés à la prep, chacune avait pris son chemin pour le reste des cours. Plus tard Salva alla comme depuis quelques jours déjà au restaurant, faire les livraisons n'était pas sa plus grande passion mais c'était suffisant pour s'occuper l'esprit.

Le temps passe et la nuit bas en brèche la lumière du ciel. Elle n'a pas envie de rentrer. Juste une envie d'errer dans les rues ambiantes du quartier, clope entre les lèvres. Dans sa marche elle pensa à Akim, lui aussi, elle ne l'avait pas vu depuis un bout de temps. Quand elle voulut l'appeler, son fond d'écran la fit se stopper un instant : c'était Elle, prise en photo par Alaïs sous la statue de la liberté. Elle se rappela à quel point elle avait été heureuse ce jour là. Sur le coup, c'est l'américaine qu'elle voulut appeler, pour entendre sa voix même si c'était pour se disputer.

De Akim :

• Hey, tu fais quoi ?

Ce message apparut pour elle comme un signe du ciel. Elle abandonna de suite l'idée qui lui était parvenue plus tôt. Et répondit :

Rien de spécial..

• Tu préfères que je vienne te voir ou que tu me rejoignes ?

Elle réfléchit un instant.

Où ?

• Tu sais, dans ce petit bar.. J'y suis avec mon groupe

Signorina Salva Où les histoires vivent. Découvrez maintenant