Les rues sont bien vides depuis un certain temps. En faite, s'il eut fallu compter, elle s'affirmerait que effectivement, elle n'avait vue que dix personnes à tout casser. Salva essaie tant bien que mal de maintenir sa cigarette entre ses lèvres sans la toucher, ses mains étant occupé à diriger son scooter devenu noir il y'a peu.
Elle accélère, profitant de cet espace à priori prévu pour les piétons. Après un dernier virage, elle se gare, descend, tire une dernière fois sur son antidépresseur, le jette, puis sonne à la porte, les mains dans son sweat.Dès que la porte fut ouverte, elle ne laissa pas la parole à son hôte, qui pourtant semblait vouloir dire quelque chose, et entra avant de balancer :
— Ricardo est là ?
— M'enfin ! Surveille ta bouche, c'est encore ton père.
— Rectification, c'est ton mari c'est pas mon père. Du coup, il est là ou pas ?
La Donna soupira avant de lui affirmer qu'il n'était pas là due à une visite médicale mais ne tarderait pas, auquel sa fille répondit qu'elle s'en irait à son retour. En effet, elle n'était pas là parce qu'elle aimait énormément la causette avec sa génitrice, mais plutôt par automatisme, pour ne pas trop s'éloigner aussi, car cela faisait bien un bail qu'elle n'y était pas aller.
— Voici les courses que tu m'as demandé de faire, par contre j'ai dû me battre à la sueur de mon front pour avoir de la laitue, c'est la folie dans les supermarchés.
— C'est pour ça que je t'ai demandé d'y aller, je n'aurais pas pu supporter ça moi.
Salva se sert un verre d'eau quand sa mère enchaine :
— Ta grand-mère m'a faite part de la cérémonie de ta remise d'étoiles, j'aurais aimé le savoir par toi et surtout d'en être invité !
— Effectivement, c'était une journée très spéciale, loin de moi l'idée de me la gâcher avec votre hypocrisie ! Répondit elle, du même ton.
— Tu es devenu bien rebelle depuis que tu fréquentes cette personne..
— Eh bien, si Alaïs ressort en moi ma vraie nature, je ne peux que la remercier de m'avoir ouvrit les yeux.
La plus âgée ne dit rien, ne cherchant pas à entrer dans une querelle, malgré tout c'était sa fille, et le seul enfant qu'il lui restait. À la place, elle parla de la santé de son père, sujet qui intéressait peu sa fille, mais tout de même important à mentionner. Elle lui appris qu'en effet, qu'il présentait depuis peu de temps des symptômes d'Alzheimer et qu'à cause de son caractère arrogant, il refusait de se faire soigner.
— Elise ne parle donc pas de mes problèmes sanitaires à cette abomination sur patte, le seigneur m'en acquittera.. Cesse de croire que toute parole est bonne à dire, à n'importe qui.
Il avait apparu dans la pièce, après avoir franchie le seuil de la porte, si silencieux qu'il en surprit le reste de sa famille.
— Bon... Je me casse !
— Mais non, tu viens d'arriver je t'en prie. Supplie sa mère
— Laisse là donc, par crainte qu'elle ne t'emportes dans les flammes aussi ! Sers-moi plutôt, j'ai faim.
Il lui avait fallut toute la force du monde pour ne pas rétorquer, malgré son hibernation, sa haine n'était des moindres, il la brûlait, lui donnait des envies sanguinaires, c'était extrémiste voire cruel mais elle attendait avec vivacité, le jour où il ne sera que six pieds sous terre.
Elle récupère son portable et ses clés sur la table en bois, et ne daigne même de lancer un regard en arrière avant de sortir. Accompagnée de mouvements de main, elle gonfle sa poitrine et la relâche, espérant se délivrer de ce feu. Heureusement, la boîte n'est pas vide, elle y trouva encore une, cette bienfaitrice de clope qui ne pouvait que tomber à pic.
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Signorina Salva
RomanceSalva Gíno, une italienne native passionnée de Cuisine, plongée dans la monotonie quotidienne et les idées reçues. Rien de bien extraordinaire, une vie religieuse et une situation sociale stable. Pourtant, les yeux de Cristal de cette américaine pro...