C'est la dernière semaine de cours, il n'était pas vraiment nécessaire de venir, d'ailleurs dans la salle ce matin, on en comptait quelques uns à tout casser. Salva, maintenant toujours accompagnée d'Alejandro, était déjà présente. Puis, dans une entrée plus que théâtral, s'en est suivie Cris et Alaïs, riant aux éclats, resplendissantes, elles avaient vraiment belle allure vêtues de blanc et de noir. Sous le regard jaloux de Salva, elles s'assirent ensemble, toujours aussi proches.
— J'aurais jamais cru que t'étais aussi sympa ! Dit Alaïs toute souriante.
Cris, flattée, se contenta de sourire en retour. Le professeur de philosophie arrive particulièrement joyeux, son accoutrement sans vie habituelle s'était changé en un habillement plus gaie. C'est avec un grand sourire qu'il dit :
— Alors, puisque vous êtes vraiment peu nombreux, je pense qu'au lieu de faire un cours chiant sur la spiritualité de l'univers on devrait plutôt débattre sur un sujet qui vous tient à coeur.
Il s'assoit sur la table qui lui servait de bureau, joint ses mains et ajoute :
— Alors, quelqu'un a t-il quelque chose de particulier à proposer ? Sauf bien sûr Miss Warner du patriarcat et tout ce qui touche le féminisme.
— J'ai même pas parlé. Sourit elle, levant les mains.
Il fallut un moment jusqu'à ce que Salva dise au loin :
— On pourrait parler de l'amour..
Le professeur fronce des sourcils, semblant intéressé par son sujet. Les quelques étudiants présents se tournèrent vers elle, attendant qu'elle ajoute quelque chose.
— Chai pas... On pourrait parler des relations intersubjectifs avec les personnes aimées.
Alaïs, ne s'était pas retourné mais l'écoutais attentivement jusqu'à ce qu'elle dise :
— Sois plus précise en faite.. Parce que là tu survoles juste.
— Effectivement, Miss Warner a raison, qu'est-ce qui vous chiffonne Gíno ?
Elle reste un moment calme, hésitante à se prolonger dans cette initiative qu'elle trouvait déjà un peu lourde, puis finalement elle continue :
— Y'a une expression que je trouve bien triste mais surtout très réel à savoir « l'amour ne suffit toujours pas dans un couple »
— Y'a des points défendables et attaquables en effet. Qui pense ici que l'amour ne suffit pas toujours ? Demande le professeur, s'adressant à l'opinion publique.
— Moi je pense que, quand y'a l'amour y'a l'espoir, dans le sens où juste le faite de partager des sentiments surtout des sentiments très forts avec une personne, il n'y a pas lieu de réfléchir et dont cet amour peut être utilisé à suffisance pour traverser n'importe quel euh.. obstacle si je ne m'abuse. Le dicton populaire ne dit il pas que nous pouvons vivre d'amour et d'eau fraîche ? Commence Alaïs.
— Qui est d'accord avec Miss Warner ?
Presque la totalité de la salle leva la main, sauf bien évidemment l'italienne et Alejandro.
— Gíno vous avez un contre partie ?
— Oui monsieur. En réalité, ce que Warner oublie c'est que la raison a beau être camouflée par l'amour mais la vérité est que les conséquences hâtives seront accueillis comme un ballon qu'on se prend en pleine figure.. L'amour c'est beau mais c'est aussi illusion et naïveté.
Finalement, l'américaine se tourna pour s'adresser directement à Salva :
— Je doute bien qu'une personne qui tient des propos à la limite dépourvue de toute sensibilité ai bien pu aimer un jour... Dire que l'amour est naïveté c'est encore dire qu'elle est destinée aux inconscients et aux malades mentaux. Parce que accepter d'être perçu comme naïf par faute d'aimer c'est encore être un malade mental. Et pourtant toute personne est psychosomatique dont voué à l'amour et tout autre sentiment de cette envergure.

VOUS LISEZ
Signorina Salva
RomanceSalva Gíno, une italienne native passionnée de Cuisine, plongée dans la monotonie quotidienne et les idées reçues. Rien de bien extraordinaire, une vie religieuse et une situation sociale stable. Pourtant, les yeux de Cristal de cette américaine pro...