Dieci

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Dix sept novembre deux milles dix neuf, un mois passé, un mois sans problème, son couple marchait à merveille, les cours évoluaient normalement. Elle passait surtout la majeure partie de son temps chez Alaïs, surtout la totalité de ses week-ends. C'était comme un autre chez soi, elle y allait et venait comme bon lui semble. Elle en arrivait même à faire plus la cuisine chez L'américaine qu'au restaurant, d'ailleurs on pouvait même dire qu'elle n'y allait plus.

Ce week-end par contre, elle ne le passera pas avec Alaïs. Ça faisait un bail qu'elle n'avait pas vu ses amies hors de la fac depuis longtemps déjà.

— T'as passé des années avec elle, c'est pas en quelques semaines que votre amitié va changer. Dit Alaïs, les mains sur les hanches la regardant s'en aller.

— Tu devrais pas être aussi égoïste, toi tu vois Elio quasi tous les jours et j'te fais pas chier. J'ai besoin de faire autre chose, on a trop passé de temps ensemble, tu es assez raisonnable pour le comprendre.

— Moi je n'ai pas assez passé de temps avec toi.

— J'ai passé la soirée de Vendredi avec toi, et malgré ça tu veux toujours que je reste bloqué avec toi.

— En gros je t'étouffes, c'est ça que tu insinues ? D'accord, merci de me faire passer pour un canard.

— Alaïs...

— D'accord d'accord c'est bien. Vas y.

Sur ce, l'américaine tourna les talons, sans même lui dire au revoir. Salva soupire avant de s'en aller aussi, si elle ne s'en allait pas de suite, elle ne l'aurait pas fait tout court. Une fois à l'extérieur, elle grimpe sur son scooter, mets sa meilleure playlist et démarre.

Elle passa d'abord chez ses parents, qu'elle n'avait pas vu – du moins pas passer du temps avec – depuis un mois déjà. Elle devait passer chez Cris à vingt heures, donc le temps ne faisait pas défaut. Elle décida aussi d'éteindre son portable pour que l'envie d'envoyer un message à Alaïs ne lui prenne pas, même comme à chaque fois qu'elle regardait son portable, elle pensait directement à elle.

La journée à la maison se déroule parfaitement, pas d'altercations, juste une journée agréable avec se parents. Pour une fois depuis quatre semaines, elle avait l'impression de se retrouver, de vivre sa vie à elle. C'est pas qu'Alaïs ne faisait pas partie de sa vie, mais il lui fallait souffler un peu, pour vivre ce genre de chose qu'on ne peut que vivre seule.

– 21:47 –

Fraîche comme jaja, elle s'apprêtait pour aller chez sa meilleure amie où elle retrouverait Adriana et les autres. Faute de précision, elle était obligée de rallumer son portable pour prévenir Cris. Et bien évidemment, comme elle pouvait se douter, Alaïs ne l'avait pas envoyé de messages ni appelé.

— Allo Cris, c'est toujours ok pour ce soir non ?

— Ouais bien sûr ! Mais euh... Puisqu'il est presque 22h, c'est mieux que tu nous retrouve une fois à la boite, parce que nous sommes déjà en route.

— Dac. Je vous retrouve la bas alors.

Elle raccroche. Mais là, elle se souvient qu'elle ne peut pas pendre son scooter parce qu'il y'a plus d'essence, c'est Alaïs qui avait toujours l'habitude de lui faire le plein, c'est elle qui avait l'habitude de tout faire en faite. C'est donc un peu ennuyé, qu'elle décide de prendre le métro.

Alaïs, quant à elle, depuis le départ de Salva n'était pas sorti de l'appartement, elle n'avait ni l'envie ni la force pour le faire. Elle mangeait des triangles d'ananas qu'elle avait essayé de faire elle même pour tuer le temps, devant un bon gros bouquin de Stephen King.

Signorina Salva Où les histoires vivent. Découvrez maintenant