ventiquattro

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Il ne restait plus que trois jours à passer là, la fin approche, et Salva était bien consciente de cela. L'américaine avait bien remarqué que cette situation l'angoissait de plus en plus, par conséquent elle se sentait infiniment coupable de l'avoir entraîné dans ce quiproquo qui aurait pu être évité.

Mais entre-temps, elle voulut la faire profiter des derniers soixante douze heures qui lui restait. C'est donc dans les rues de Manhattan que Salva marchait près d'elle et son père. Ils étaient sortis quelques minutes plutôt, afin de faire quelques achats, se coiffer mais surtout, pour se tatouer. Alaïs en parlait depuis un moment du projet de se tatouer avec son père, Salva quant à elle, avait poliment refuser de s'embarquer dans cette initiative qu'elle trouvait peu responsable.

Après un bon moment de marche, ils s'arrêtèrent face à un salon de coiffure mixte, très voluptueux et imposant. Les portes s'ouvrent automatiquement sentant leur présence, une fois à l'intérieur Salva fut légèrement surprise par l'ambiance de cet institut. La majorité des coiffeurs étaient noirs, on y passait du rap des années soixante-dix, tandis que certains chantaient ou bavardaient de tout et de rien. Frank salua quelques personnes, en les présentant brièvement.

Toujours perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas la femme qui lui demandait ce qu'elle aimerait qu'on lui fasse.

— Sali, t'es là ? Demande Alaïs, assise juste à sa gauche.

— Euh ouais euh... Des waves ce serait bien..

La coiffeuse hoche la tête et va chercher le matériel nécessaire.

— Je pourrais me teinter les cheveux, que de juste refaire mes contours, vous en pensez quoi ? Genre en blanc et tout.. Propose Alaïs

— Ouais ce serait cool.. Réagit Frank

L'italienne ne répondît pas, toujours évadée dans son esprit.

Sto parlando con te Salva, a che pensai ? * J'te parle Salva, à quoi tu penses ?*

— Hm.. scusi, scusi, fais comme tu veux...

So molto bene che questo sia passando * Je sais très bien que quelque chose te dérange *

— T'inquiètes..

L'américaine lui jette un dernier regard à travers le miroir, auquel elle répond par un faux sourire. Finalement, Frank et Alaïs se sont fait un dégradé blanc, Salva a garder sa même coiffure a part quelques ondulations. Ils ressortent de l'institut, prenant le chemin jusqu'au tatoueur.

— Tu ne vas rien dire sur ma nouvelle coiffure ? Demande Alaïs dans un murmure.

— Ouais euh... c'est hyper beau.. Dit elle vaguement.

Alaïs eut un léger pincement, cette situation la mettait sérieusement mal à l'aise, elle savait très bien que Salva ne pouvait pas s'empêcher de penser à son retour, elles en avaient longuement parlé cette semaine. Ce sentiment de culpabilité éternelle ne la quittait pas depuis un certain temps, Salva avait peut-être détruit complètement sa relation avec ses parents à cause d'elle, qui en plus, n'avait que quelques mois de plus à faire à ses côtés. Elle regarda encore un moment cette jeune italienne, qui doit sûrement l'aimer comme pas possible, mais qu'elle allait briser comme la connasse dont elle avait toujours redouté d'être. Il fallait qu'elle lui dise, il faut qu'elle le sache, c'est son droit, autant mieux arrêter là que de lui faire construire des rêves sur des bâtisses éphémères.

Cela faisait maintenant quelques minutes qu'elles attendaient sur des chaises, tandis que son père se faisait tatouer. Puis, Alaïs reçu un message :

Signorina Salva Où les histoires vivent. Découvrez maintenant