Sette

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C'était un mardi comme les autres, pour une journée comme Les autres. Le professeur de littérature comparée venait juste de franchir le seuil de la salle, ses airs fortement négligés et ses cheveux gris. Cette fois ci, Alaïs était déjà là, assise à sa même place et attentive à tout ce que le vieux monsieur pouvait raconter. Quant à Salva, elle avait bien voulut la rejoindre mais ne voulait pas passer pour celle qui oublie ses potes quand elle est en couple, donc valait mieux rester auprès de Cris et Adriana comme d'habitude.

— Bonjour tout le monde. Euh... je pense que ce matin notre période sera consacrée à l'écoute du travail d'une étudiante en particulier, donc Alaïs Warner. La demoiselle a donc voulut nous faire part de ses recherches en profondeur sur un poète de son choix, par rapport à son chemin de vie, comment sa plume a pu aider les autres et surtout sa méthode d'écriture. Donc je pense que c'est un peu le topo de notre travail aujourd'hui. Vous pouvez donc venir à ma place.  Dit il, lui faisant un signe de main

Alaïs se précipite donc, ramassant avec elle deux ou trois formats avant de se positionner.

— Mais c'est pas possible d'être aussi présentable tous les jours, genre la meuf y'a pas un jour où elle se sent comme une merde comme nous toutes, en plus elle se tape toutes les meilleures notes en littérature et linguistique. Râle Adriana

— C'est ce que je vous disais, elle est parfaite. Dis Salva, la main sur la joue.

— En même temps, elle vient des states, on pouvait s'y attendre. Renchérit Cris

— States ou pas, abusé la meuf.

— Tu rages pas un peu là ?  Rajoute salva, un peu énervée.

— C'est bon, c'est pas parce que c'est ta meuf maintenant que tu vas me traiter de rageuse hein... Elle sort de nulle part, tu sais pas ses intentions et t'es là toute naïve tu crois en ses paroles sortis des bouquins qu'elle se bouffe du matin au soir là.. Redescend en faite !

— Mais wesh Adriana c'est quoi ton problème ?? S'écrie Cris, complètement étonnée

— Et puis merde, rester là à l'écouter, moi je me casse.

Sur ce, elle se leva, prit son sac et sortit de la salle sous les regards surpris de tout le monde.

— En faite Ad elle est saoulée parce que sa passion aussi c'est la littérature et du coup bah ... Alaïs lui vole toute lueur d'espoir. En gros elle n'admet pas qu'une étrangère en plus débarque et la dépasse de très loin quoi. Explique Horian, avant de directement retourner son attention à l'exposé. 

Expliqué comme ça, c'est plutôt compréhensible, mais de là à attaquer de cette manière, c'était vraiment pas nécessaire.

— Bon voilà, j'ai un auteur en particulier qui me touche énormément, et qui a travers ses textes m'a donné vraiment du goût à attendre l'être aimé. Sans aucun suspense, je parle de l'écrivain Français Paul Éluard. Pour ma part, c'était un poète passionné de son art, mais qui a surtout été passionné de sa femme.

C'était époustouflant la manière dont elle avait l'art de manier les mots quand il fallait parler devant un public. Si ça n'avait pas été son accent, on pourrait croire que c'est une italienne d'origine. Sous ses lunettes rondes transparentes, elle argumentait, gestuel à l'appui, son dévouement à l'écriture de cet auteur qui la faisait tant chavirer. Sa culture et son intelligence en surprenait plus d'un, surtout le professeur qui semblait complètement captivé par ce qu'elle sortait sa bouche.

Le cours était finit, Alaïs rangeait progressivement ses affaires, l'air hyper sérieux. L'italienne décide donc se rapprocher d'elle avant qu'elle ne change de classe.

Signorina Salva Où les histoires vivent. Découvrez maintenant