Tres

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Ce matin, Salva arrive un peu anxieuse, depuis l'épisode des toilettes elle n'avait aucune idée de comment réagir envers Alaïs. Bien évidemment, elle ne la trouva pas directement dans la chambre puisque les cours avaient déjà commencé. Après avoir déposé ses affaires, elle rejoignit Cris pour le premier cours. La blonde l'attendait déjà sur l'allée :

— T'es arrivé hyper tard aujourd'hui, j'étais sur le point de me barrer

— Ouais je sais, je voulais juste pas croiser qui tu sais..

— Je me demande ce que t'as bien pu lui faire pour l'éviter comme ça. Bah tiens, en parlant du loup...

L'américaine s'approchait d'elles, souriante, toujours avec ce charme inné.

— Hey Cris, Ça va ou quoi ? Commence t-elle, la prenant légèrement dans ses bras

— Pff ça va ça vient...

— Je vais sortir vendredi avec un pote de la Giotto dans un endroit sympa et, je me demandais si tu pouvais pas nous rejoindre..

— Ouais de ouf, compte sur moi.

— Bah c'est cool, à vendredi alors !

Elle lui fit un bisou sur la joue avant de se retirer.

— On aurait dit que j'étais un fantôme. Déclare la brune, entamant la marche jusqu'a l'amphi

— En même temps... C'est un peu de ta faute, je veux dire... Elle était intéressée par toi et toi... chai pas ce que t'as foutue.

— Tant mieux.

Salva elle même n'y croyait pas à ce tant mieux mal placé, mais il fallait bien se faire une raison.

13:33

C'est l'heure de la pause, Salva, toujours avec la foi de ne pas tomber sur l'autre, retourne donc dans la chambre pour chercher son portable. Et bien évidemment, arrivée, elle la trouva affalée sur son matelas, un bouquin en main, l'air complètement immergé. La jeune femme jette un coup d'œil rapide et se remet à sa lecture. Salva profite donc de son indifférence pour récupérer le portable posé sur la table de nuit.

— Il est complètement pété. Dit elle, toujours les yeux sur son livre

— Pardon ?

— T'as très bien compris. Finit elle, avant de se retourner sur le lit, dos à Salva.

Effectivement, son portable ne s'allumait pas, il était complètement à plat. Elle n'avait aucun souvenir de l'avoir déchargé pourtant.

— Tu y as touché ?

— Qu'est-ce que je pourrais bien foutre avec ton huawei de merde là

— A toi de me le dire..

— Gíno, vraiment j'ai vraiment pas le temps à perdre à me disputer avec toi, charge le ou pas c'est ton problème !

— Toujours aussi agressive...

Alaïs voulut rester muette mais elle ne pouvait pas lui laisser ce plaisir là, elle prit son air menaçant maintenant très familier à Salva.

— Tu veux que je te montre mon agressivité ? Je la tiens des singes bonobos. Dit elle, la poussant de ses deux mains.

— Tu n'es qu'un monstre Alaïs, un monstre.

Sa main s'était suspendue en l'air, elle voulut la frapper, le temps s'était arrêté dans sa tête, Salva la regardait horrifiée les yeux grands ouverts. Au lieu de ça, elle prit son livre qui était resté sur le lit et s'enferme dans les toilettes. Elle pouvait entendre Salva qui était toujours dans la chambre, elle n'avait pas fait un pas, peut-être toujours traumatisée par la scène. Alaïs glissa son dos contre la porte, assise sur les carreaux froid de la salle de bain.

Signorina Salva Où les histoires vivent. Découvrez maintenant