Enfin hors de l'Italie, elle souffla de bonheur quand son pied foula le sol de Cancùn, même comme elle avait surtout marre des pays un peu ou totalement hispanique, mais bon elle n'avait pas le choix. De toutes les façons, elle allait enfin revoir Malika – sa meilleure amie de toujours – ça lui fera trop de bien, au moins une personne avec qui elle pourra enfin parler anglais. C'était prévu de se rencontrer au Mexique, depuis déjà deux semaines, il y avait un travail important à faire pour l'avancement de leur projet.Assise sur un banc à l'extérieur de l'aéroport, elle l'attendait, impatiente comme pas possible. Son esprit s'évade pendant l'attente, elle repense à la veille, à la réaction de Salva, à l'étouffement perpétuel qu'elle ressent en Italie, la solitude et l'inconfort. Elle avait l'impression que tout était contre elle, comme si la vie lui envoyait des signes de ne plus y résider. La seule bonne chose qui lui était arrivée, c'était Salva et même elle, ce n'était pas trop ça.
— Cupcake ! S'écrie une voix, sortant Alaïs de sa rêverie
— Cuddy !! Crie t-elle à son tour.
Son amie vint se jeter littéralement dans ses bras, elle lui faisait des bisous de partout tellement la joie la débordait.
— Oh my god.. it's been long time ! You made my entire life for being there.. *Oh mon Dieu, ça fait trop longtemps ! T'as refaite toute ma vie juste par ta présence * S'exclame Alaïs tellement heureuse
Malika Henkes, alias cuddy, vingt et un ans, métisse à la peau hâlée et aux traits fins, étudiante en lettres à Morehouse college à Atlanta, six ans d'amitié. Cuddy et Cupcake, les inséparables. Depuis qu'on leur avait décerné ces surnoms en quatrième, elles ne s'étaient plus jamais quittés. Tout avait commencé à cause d'un exposé, des cupcake et d'un personnage cuddy. Personne sur la terre ne pouvait faire autant de bien à Alaïs que cette femme, cette âme sœur. Il n'y avait qu'elle et son père, plus personne d'autre n'existait.
Après une petite balade involontaire dans le taxi, elles arrivent enfin à leur hôtel, plutôt contentes de pouvoir se reposer enfin. A priori, les mexicains sont plutôt sympa à leur égard, et de plus elles parlaient espagnol donc ne passait pas trop pour des touristes qui débarquent en plein mois de novembre. L'endroit n'est pas chic mais assez moderne pour y vivre neufs jours consécutifs.
La chambre était très spacieuse – sous recommandation de Malika –, une salle de bain, une vue sur la ville, un grand lit, une télévision plutôt fonctionnelle et surtout à ne surtout pas manquer un climatiseur.
Pas le temps de défaire les valises, ni de blablater, le seul objectif maintenant était dormir, et elles n'avaient pas besoin de se le rappeler. Et c'était ça le " plus " de leur amitié, elles vivaient une relation comme qui dirait ordonnée, sans jamais prononcer un seul mot, elle savait ce qu'elle avait à faire sans pour autant se consulter, parce que chaque action posée serait à profit pour l'une comme pour l'autre. C'était une totale confiance, un abandon de soi dans un échange de personnalité complémentaire.
Le lendemain matin, le réveil était doux et paisible – c'était une première pour Alaïs depuis deux mois – ; elle ouvrit les yeux et tomba sur le visage endormie de sa meilleure amie et ne pouvait pas s'empêcher d'admirer cette beauté qui l'avait fait chavirer pendant tellement d'années. En effet, c'était cette femme métisse qui l'avait servi de révélation à son homosexualité – même comme elle n'aimait pas se qualifier ainsi – depuis la quatrième, elle en avait été éperdument amoureuse, Malika le su à un moment, parce qu'elle la connaissait, mais avait continué à agir normalement, sans gêne, elles n'en avait jamais parlé jusqu'à présent mais n'ignoraient rien. C'était juste par résignation que l'idée de se mettre en couple avec elle s'était évanoui. De toutes les façons, il en était plus le cas actuellement, du moins ses sentiments s'étaient étouffés pour laisser place à un immense amour pure et bienveillant.
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Signorina Salva
RomanceSalva Gíno, une italienne native passionnée de Cuisine, plongée dans la monotonie quotidienne et les idées reçues. Rien de bien extraordinaire, une vie religieuse et une situation sociale stable. Pourtant, les yeux de Cristal de cette américaine pro...