Signorina Salva

Trentuno

C'est toute seule que Salva se réveille, elle s'étire, cherche un maillot de basket d'Alaïs dans le placard et l'enfile. Le sol est froid sous ses pieds, le vent provenant de la fenêtre grandement ouverte la fait frissonner. Une fois dans le salon, elle la retrouve assise derrière le comptoir de la cuisine, devant un programme de sport à la télé.

— Pourquoi tu t'assieds pas sur le canapé plutôt ?

— Parce que j'adore mes nouveaux tabourets, ça vient juste d'arriver... Mais attends, tu sais que tu porte un maillot à plus de deux cent dollars là ?

— Fallait y penser quand tu retirais mes vêtements hier... Dit elle, allant se faire un toast.

Alaïs resta la bouche ouverte d'étonnement, la suivant du regard.

— Mais comment tu parles... Sourit elle

— Arrête d'abuser.

— Tu reste avec moi toute la journée non ?

— J'ai pas le choix de toutes façons, il est déjà onze heures.. Dit-elle venant lui faire un bisou sur la joue

— Ah et aussi, tu devrais porter un col roulé, y'a comme des nuances sur ton cou.. Sourit elle

— T'es une vraie gamine.

Tandis qu'elles déjeunaient, un message apparaît en notification sur l'écran de Salva. C'est par simple curiosité que l'américaine jette un oeil, mais elle change vite d'humeur.

— Tu peux me dire qui est ce Akim dont je n'ai jamais entendu parler ?

Salva ne sachant pas si elle devait s'inquiéter ou pas répondit simplement :

— Un ami. Un ami que j'ai rencontré récemment.

Elle serra légèrement sa mâchoire, essayant surtout de garder son calme et de ne pas surréagir comme à son habitude. C'est donc après une longue inspiration qu'elle dit :

— Bien. Autant avoir confiance en toi jusqu'au bout...

Surprise par la réaction de sa copine, Salva vint la serrer dans ses bras tandis qu'elle levait les yeux aux ciels.

— C'est toi qui abuse maintenant.

— Bon, je vais prendre ma douche tu viens ?

L'américaine ne semblait pas être au bout de ses surprises, elle la regarda encore avec étonnement avant de répondre :

— Genre que je viennes avec toi ? Genre dans la douche ?

— Ouais

— Signorina, dis moi, sérieux, tu as pris du viagra ?

L'italienne échappa un rire franc.

— Je veux juste qu'on se douche ensemble normal, c'est toi qui rend ça bizarre..

— Comprends que je suis extrêmement surprise, t'es plutôt... On va dire "réservé" comme personne et là je ne te comprends plus.

— Il faut dire que je ne veux plus me défaire de toi..

Cette réplique fit sourire l'américaine qui n'hésita pas à la suivre.