Ventuno

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– 06:31 –

— Ce n'est pas que je ne suis pas habitué mais, il fait hyper froid.

— Normal, nous sommes présentement à -3°. Mais désolé, je n'ai pas de veste à te prêter.

— Je ne t'ai rien demandé.

Alaïs lève les yeux au ciel et finit par lui passer sa veste pour rester en t-shirt. Cela faisait presque dix minutes qu'elles attendaient Malika, sur un banc à l'extérieur. Malgré tout, Salva ne pouvait s'empêcher de penser à ses parents, à leur réactions, se demandant ce qu'ils pouvaient bien penser d'elle, et puis sa mère qui commençait à avoir confiance en elle. Qui sait, peut-être qu'on l'a déjà banni de la maison, qu'elle n'est plus considéré comme membre de la famille Gíno, ça ne l'étonnerai pas.
Voyant son inquiétude maladroitement camouflée, Alaïs lui prend la main et entremêle leur doigts avant de sourire sincèrement.

— Je ne te forcerai jamais à rien, si tu veux ren-

— Non, non, je ne regrette pas, juste que la situation est un peu lourde c'est tout..

— Tant que tu ne regrettes pas, ça va. Tiens, voilà Malika qui arrive..

Elles se levèrent, l'américaine tenait leur deux sacs en main, en direction de la voiture noire qui venait juste de garer à l'autre bout de la route. Malika baisse sa vitre fumée et est surprise de voir l'italienne, en effet, Alaïs n'avait pas prévenu qu'elle n'était pas seule. Elle lui lance donc un regard interrogateur une fois qu'elle se retrouve à sa gauche tandis que Salva est derrière, toujours pensive et dépaysée.

— J'ai encore le droit de ramener qui je veux non ?

— Ouais mais.. Chui surprise c'est tout.

Elle regarde encore la brune à travers le rétroviseur, c'était la première fois qu'elle la voyait.

— Elle est bien mignonne mais on a un problème, genre un énorme.. Kiki est là.

— What the fuck is she doing there ? Dit elle, essayant de chuchoter.

— Elle veut te parler, t'expliquer certaines choses, j'ai pas refusé parce que je pouvais pas imaginer que tu te ramenais avec ton italienne..

— Euh... Je préfère Salva. Intervient la brune, pour leur faire savoir qu'elle pouvait comprendre.

Il y eut un silence pendant un moment, jusqu'à ce que Salva ajoute:

— C'est qui Kiki ?

— C'est ma mère..

— Je vais pouvoir la rencontrer c'est cool.

No. No è bello Salva ! *Non, non ce n'est pas cool Salva !* Hurle t-elle en furie, effrayant Malika.

— Okay... Chuchote L'italienne, levant les sourcils.

—  Tu peux t'arrêter à Taco bell s'il te plaît ? Ça fait un bail que j'ai pas pris un truc venant de là.. Recommande Alaïs, essayant de garder son calme.

Malika se contenta de hocher la tête, pendant la virée Salva avait le front contre la vitre, admirant cette grande ville. Tout était absolument géant, les routes étaient dix fois plus larges qu'en Italie, les supermarchés abondaient les rues, et n'en parlons même pas des fast-food.  Après avoir pris quelques trucs à manger, c'était direction Conley – leur quartier résidentiel – où, Alaïs s'attendait au pire.

Malika ouvre la porte de l'appartement, jetant un dernier coup d'œil à son amie qui l'en voulait toujours autant. Une fois à l'intérieur, l'italienne n'eut même pas le temps de déposer son sac ou même de se rendre compte de la beauté de l'appartement que l'américaine avait déjà commencé à hurler contre une femme plutôt claire de peau légèrement plus petite qu'Alaïs, les cheveux coiffés en tresses africaines soigneusement rattachées en queue de cheval, des yeux tout aussi gris, mais avec un visage un peu plus mûre.

Signorina Salva Où les histoires vivent. Découvrez maintenant