Signorina Salva

Ventitré

— Tu te fous de ma gueule.. Rigole t-elle à moitié, ne sachant pas si elle devait y croire ou pas.

— Je suis extrêmement sérieuse...

— Ça fait beaucoup là non ? Donc tu me dis que t'es une criminelle ?

Elle s'était levée, laissant Alaïs toujours sur le planché.

— Je savais que ce serait une mauvaise idée de t'en parler.

— Mais attends j'ai le droit de réagir non ?

— Ouais bien sur..

— T'es qui en faite ? Je n'ai aucune idée de qui tu es, chaque jour je suis surprise de tes agissements, de tes réactions, de ton entourage, tu n'as rien avoir avec Alaïs l'américaine cool et touchante d'Italie. En faite là, t'es cupcake, une meuf avec des troubles de comportement, extrêmement violente et en plus dealeuse d'armes ! C'est quoi cette blague ? Cupcake c'est un surnom de gang c'est ça ? Même Malika est impliqué ? J'ai quitté ma famille pour ça ?

— Hey ! Hey ! On se calme, dit elle se levant à son tour, tu délires là ! Tu sais quoi ? Je vais te laisser digérer la nouvelle, parce que si je te réponds là je vais mal te parler. Je vais aller jouer au basket avec mon frère, je serai de retour dans une heure, et j'espère qu'à ce moment là tu seras prête à discuter comme une adulte et dans le calme.

Elle lui fit quand même un bisou avant de partir. Dépassée et sachant vraiment pas comment réagir, elle décide d'aller faire un FaceTime avec Cris dans la chambre. C'est donc confortablement allongé sur le lit, qu'elle découvre le visage de son amie qui décroche enfin.

— Ragazzaaaa Sono così felice di vederti !! * Meufff je suis trop contente de te voir !! *

— Io tanto Cris, io tanto... * Moi aussi Cris, moi aussi.. *

— Hmm... Te viste... Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Je sais pas si j'aurais dû faire tout ça..

— Me dis pas que tu regrettes..

— Chai pas... C'est trop confus, c'est trop bizarre.. Elle passe une main dans ses cheveux, soupirant fortement, elle est pas comme je croyais.. fin.. Y'a des choses qui surgissent d'un coup, son comportement est instable.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? Demande t-elle, légèrement perdue.

— Ce serait pas vraiment adéquat d'en parler par téléphone comme ça mais, tout ce que je peux te dire c'est qu'elle est complètement différente ici, elle fait des choses dont je n'aurais jamais cru d'elle, elle est même... Violente.

— Non... Me dis pas qu'elle t'a frappé ou un bail du genre.

— Non non ! T'inquiètes ! Juste je suis à cran, peut-être que c'était finalement une erreur.

— Écoutes moi bien, je pense que si t'as eu les ovaires de te barrer de chez toi pour la suivre peu importe où elle t'amènerai, risquant les foudres de ton père avec toutes les conséquences qui s'en suivent, c'est que tu as dépassé le stade de l'amour mesurable, il n'y a qu'une personne fortement passionnée pour être aveuglé de la sorte. T'es amoureuse de cette meuf, et pas qu'un peu, et quand on aime, on aime aussi avec les défauts.. Pense y, personne n'est facile à vivre, ça fait même pas la moitié d'une année que vous êtes ensemble c'est normal que tu sois à cran, vous vous découvrez l'une l'autre. Et de plus, quoi de plus symbolique que de passer el capodanno avec la personne qui nous est chère, profite ! T'es aux States, tu sais pas comment je t'envie !!

Salva eut un rire franc, rassurée par les mots de sa meilleure amie.

— Mi sarebbe piaciuto anche passare el capodanno con te. * J'aurais aussi voulu passer la fête du nouvel an avec toi *