Ventinove

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Une semaine s'était écoulé sans que Salva n'ait aucune nouvelle de sa compagne, Cris était resté tout ce temps avec elle. Ce n'était plus l'inquiétude qui l'habitait mais le désespoir, la tristesse, c'était le vide. Il ne s'était pas passé une seule journée sans qu'elle n'ait laissé au moins un message à Alaïs. Pourtant, Akim essaya plusieurs fois de la contacter, mais à chaque fois elle ignorait.

Là, Cris était retourné chez elle, une nouvelle soirée s'abattait sur les bâtisses de l'appartement, un nouveau soir sans espoir. Elle fumait à l'extérieur, assise sur un banc qui se trouvait dans le parking de la résidence, revenant juste du restaurant et s'imaginant les pires scénarios avec les pires acteurs possibles. Dans sa série, elle était l'actrice principale et Alaïs l'antagoniste, par contre à chaque fin d'épisode elle se faisait tuer, de toutes les façons possibles. Elle rêvait ainsi depuis trois jours comptés.

Puis, troublant son déni silencieux, une silhouette s'approche à pas vifs, ça pourrait être n'importe qui mais elle espérait que ce soit la personne qu'elle voulait. Mais non. C'était seulement Akim.

Une fois à son niveau, il se baisse à sa hauteur. Accroupi face à la brune, il lui lance un regard désapprobateur avant de dire :

— Tu fumes ?

— T'es aveugle ?

— Qu'est-ce qu'il y'a ? Pourquoi tu parles mal ?

— Comment t'as su où j'habitais ?

—Tu m'as envoyé un message en me disant que c'est urgent et que t'avais besoin de me voir, suivit de ton adresse. Tu t'en souviens pas ?

Elle fut confuse un instant.

— Je vais la tuer cette folle... Chuchote t-elle.

— De qui tu parles ?

— Non, c'est plus important maintenant.

— Bon. D'abord tu vas me jeter ce joint. Et puis tu vas me dire ce qui t'arrive..

Il tendit la main, attendant qu'elle y dépose sa cigarette, ce qu'elle fit. Après l'avoir jeter très loin, il lui retend le bras, cette fois pour qu'elle la prenne.

— Viens, je vais t'amener dans l'un de mes endroits favoris, peut-être que là bas tu te sentiras en confiance pour me raconter ce qui t'arrive..

Elle hésita un moment avant finalement de prendre sa main dans la sienne.

– 18:28 –

On ne pouvait pas faire plus cliché comme endroit, mais malgré tout, il faisait bon d'y être. C'est un petit jardin dont l'herbe était parfaitement taillée, des arbres moyens faisaient partie prenante de cette flore individuelle, le tout protégé par un simple mur de bois blanc et vieillot. C'était tout simplement l'arrière boutique de son amie Baby, là où ils écrivaient leur chansons.

La température était agréable, le soleil s'en allait sous l'air attendrissant qu'il jouait, les cordes de sa guitare acoustique tremblait sous ses gros doigts. Il la regardait, elle aussi, ils se souriaient.

— Chante. Demande t-elle, provoquant un plus grand sourire de sa part.

Il réajuste ses verres et change de tonalité, des notes étrangères voltigent dans le vent. Et là, il se met à chanter en arabe, c'est merveilleux. Elle glisse son visage entre ses genoux repliés, ne pensant qu'à une seule personne. Une chose en entraînant une autre, les larmes dévalent sa peau porcelaine dans le silence, tellement qu'il fallut la fin de la chanson pour que Akim se rende compte de son état.

— Tu sais, J'ai toujours admiré les personnes qui pleurent en silence... Commence t-il

Elle tourne la tête, prise la main dans le sac, elle n'essaya plus de dissimuler la tristesse qui hydratait son visage.

Signorina Salva Où les histoires vivent. Découvrez maintenant