Chapitre 17.

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Ce soir-là, épuisé, je baissai le son de la télé après avoir repoussé mon assiette sur la table basse. Marcel se frottait du canapé, la queue en l'air. Pour la première fois depuis trop longtemps, je relativisai.

J'avais mangé ce que je voulais et non un repas défini par l'hôpital. J'étais chez moi, un toit au-dessus de ma tête. J'avais Marcel pour me tenir compagnie et un ou deux jouets au fond d'un tiroir. En cas de problèmes, je pouvais toujours faire appel à mes parents, ou même à Ezéchiel.

Je reconsidérai beaucoup de choses. Je fis craquer ma nuque, puis mon dos. J'étirai mes jambes devant moi.

Dans un élan de courage impromptu, je me promis de le dire à mes parents ce dimanche-là. Sans vouloir faire de l'ombre à mon frère, je me demandais ce que j'attendais finalement. Quelle excuse, quel moment propice, quel signe de Dieu. J'avais vingt-huit ans, un bon boulot et un appart plus que convenable. J'avais une bonne voiture et de quoi partir pour de petites vacances. Je ne pouvais pas me plaindre, j'étais ridicule. Mon frère allait fuir sa vie et tout ce qu'il avait construit pour fuir celle qu'il aimait, et moi, je me fuyais moi-même. 

Blouse blanche [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant