Chapitre 24

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Je redevenais un véritable adolescent, le prévenant que j'étais arrivé au travail. Aucun intérêt pour lui, mais je le savais réveillé. Il me répondit qu'il prenait son petit-déjeuner. Je saluai Sophie qui comme tous les lundis, terminait son tour de garde du week-end. Epuisée, elle réussit à me sourire. Elle retira ses lunettes pour masser l'arrête de son nez en fermant les yeux.

"Ton 248 s'est montré aimable ce matin."

Mes doigts se crispèrent autour de la tasse en céramique où je me servis un thé. Pour ne pas finir celui à la menthe, j'en pris un à la cannelle ; dégueulasse.

" Ce n'est pas mon 248, et il est toujours aimable. Avec moi.

_ Hum. Tu as peut-être su t'y prendre autrement."

Je serrai les lèvres devant l'insinuation non dissimulée, mon portable vibra dans la poche de ma blouse. Elle me lorgna encore de longues secondes, cherchant des indices sur mon visage qui ne lui révéla rien.

"T'as passé u bon week-end ?

_ J'ai parlé à mes parents.

_ De toi ?

_ Non, de la météo à Saint-Quentin-Les-Elbeufs. Bien sûr de moi !

_ Et alors ? S'enquit-elle sans relever la pique."

Je bus mon thé aussi vite que possible pour ne pas perdre de temps, me brûlant la gorge. Je ramassai sous mon bras mes dossiers du jours en une pile plus qu'incertaine.

"pas une réussite. Mais au moins c'est fait.

_ Hum hum, opina-t-elle. Une décision soudaine ?"

Je haussai les épaules en rinçant ma tasse et la reposant sur l'étagère à vaisselle après l'avoir grossièrement essuyée.

"faut-il forcément une raison pour avouer qu'il l'on est ?

_ Certes, non, répondit-elle. Mais depuis les années que l'on travaille ensemble, cette idée t'a toujours parue incongrue, alors.... Au cas où cette raison aurait le nombre 248, fais attention. C'est interdit. Même si je ne dirai rien.

_ il n'y a rien à dire."

Je sortis sans rien dire de plus. Les deux heures de travail que je passais à recevoir trois patients me parurent bien longues. Je n'avais pas pu lui parler. Enfin il fut dix heures. Je lui avais envoyé que j'arrivais, mais je me sentis bien pataud en arrivant devant sa porte. Le silence à l'intérieur m'indiqua qu'il était seul. En inspirant j'entrai.

Je lui avais indiqué de mettre un jogging, il m'avait écouté. Il avait enfilé un bas gris et un tee-shirt Adidas au logo bleu sur fond blanc. Il était beau. Parfaitement gauche, je me plantai à côté de son lit. Tout semblait plus simple quand il ne pouvait pas me voir, que je pouvais réfléchir à ce que je lui disais avant de lui envoyer. Quand je pouvais me cacher derrière un écran.

"J'ai failli attendre, s'amusa-t-il.

_ M. Robert souffrait du dos, tu voulais que je le mette dehors ?

_ M. Robert a-t-il eu le droit à un massage ?

_ Non, bien sûr, il n'y a que toi qui y a le droit.

_ Je le savais bien. Je suis ton préféré."

Je souris timidement en m'approchant d'un pas seulement. Son bras reposait le long de son corps, sa main ouverte posée sur le drap. J'avais cessé de réfléchir quand je vins pour effleurer ses doigts, juste quelques secondes, durant lesquelles il cessa de respirer en fermant les yeux. Puis comme si de rien, je repris ma place.

Blouse blanche [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant