Chapitre 25

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C'était un lundi de petites victoires. J'avais fais l'effort de descendre au self me chercher un repas beaucoup plus sain que ce que j'avais mangé depuis des mois. J'avais mangé debout à mon bureau, mais c'était déjà ça. J'avais demandé à ce qu'on monte un maillot à la chambre 248, et que l'on prépare mon patient pour ce soir.

Nous nous étions mutuellement assuré que l'autre allait bien avec Ézéchiel. Mon après-midi devait être légère, j'aurais même le temps de ranger mes dossiers.

Le temps passa pourtant moins vite que je ne l'aurais pensé. Chaque fois que je regardais la pendule, le temps paraissait avoir reculé. Je me rendis compte d'à quel point j'étais impatient, sans savoir par ailleurs ce que j'attendais vraiment. Il lui fallait travailler, pour ne pas voir s'écrouler tous ses efforts.

Peu avant dix-huit heures trente, j'enfilai mon maillot de bains sous un jogging et je laissai ma veste au vestiaire après avoir pris deux serviettes avec moi. Je repris en main le fauteuil roulant pour l'amener jusqu'à sa chambre. J'avais le ventre lourd, un nœud au fond de l'estomac. Je l'avais effleuré le matin autant de fois que le raisonnable le permettait, sans excéder le nécessaire. J'avais besoin de m'assurer qu'il était bien réel, que je n'avais pas rêvé ce week-end et toutes ces petites allusions subtiles que nous nous étions lancées, qu'il était bien là, existant et à portée de main. J'avais l'envie viscérale de le toucher, découvrir sa peau et pouvoir le toucher autant de fois que je le voulais. A chaque fois que mon esprit m'offrait ces images ...

Un long frisson me remua alors que je me tenais devant sa porte. Je l'ouvris en la poussant avec le fauteuil. Il se tenait déjà prêt, assis sur le bord de son lit. Ses pieds nus, il tentait de les faire bouger.

"Ne te fatigue pas, il te reste des efforts à faire.

_ Je ne suis pas fatigué, j'ai dormi.

_ Toi, peut-être, mais tes muscles le sont. Je m'en voudrais de te noyer à cause d'une crampe.

_ Trop aimable."

Je l'aidai à se glisser dans le fauteuil pour gagner du temps, je posai les deux serviettes sur ses cuisses.

"Y a aura-t-il d'autres personnes ?

_ Non, j'ai réservé cet horaire exprès pour être seuls."

Il haussa un sourcil mais ne fit pas de commentaire. Les couloirs étaient parfaitement calmes, les visites étaient finies. J'appelai l'ascenseur au bout du couloir, nous descendîmes six étages. Dans le grand hall d'entrée, je le poussai jusqu'une double porte verte barrée d'un "privé". Je passai mon badge pour l'ouvrir. Un couloir sombre s'ouvrit devant nous.

"J'ai l'impression que tu m'emmènes à la morgue.

_ T'es con."

Il ricana d'un rire étrange qui résonna dans le couloir, je me pressai d'allumer les lumières qui clignotèrent au-dessus de nos têtes.

"Et c'est moi le mec bizarre.

_Je m'adapte, railla-t-il."

On pouvait déjà sentir l'odeur du chlore. Je le poussai jusqu'un alignement de petites cabines aux parois grises.

"Portes-tu déjà ton maillot ?

_ Oui.

_ As-tu besoin d'aide pour te déshabiller ?

_ Je crois.

_ Fais ce que tu peux, je t'aiderai pour le reste."

Je nous fis passer dans l'une des cabines pour ressortir dans les grands vestiaires qui menaient au bassin. Je lui tournai le dos pour retirer mes baskets, puis mon tee-shirt et enfin mon jogging. Je poussai mes chaussures dans un coin, gardai mes vêtements en boule dans mes bras. L'air froid me saisit, je frissonnai. Lentement, je me retournai pour le découvrir torse nu, son pantalon baissé à mi-cuisse. Je posai mes fringues sur le petit banc et avec une lenteur de film, je m'accroupis devant lui pour l'aider à se débarrasser complétement de son vêtement. Il me regardait avec une attention particulière, suivait tous mes gestes.

Blouse blanche [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant