Chapitre 38

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Le soleil d'or sur sa peau d'ambre, chaude et toujours nue. Mes doigts glissèrent le long de la colonne, sentant les vertèbres, le creux de ses reins, mes doigts remontèrent, redescendirent. La serviette gisait au sol depuis longtemps. Il n'avait pas rejoint sa chambre, le sommeil l'avait fauché dans mon lit, le visage plus apaisé qu'il ne l'avait été depuis que je le connaissais. Ses longues jambes dénudées, étendues par-dessus les couvertures, sa respiration lente que j'écoutais avec attention.

"A quoi tu penses ?"

Sa voix rocailleuse me fit sourire, il frémit en tirant sur lui un bout de couette.

"Je pensais à quel point tu étais beau.

_ Et ça y est ? Je ne le suis plus ?"

Je me laissais couler contre lui, à hauteur de son visage froissé de sommeil, la marque de l'oreiller en travers de sa joue. Je suivis la forme de son nez du bout de mon index, atterrissant sur ses lèvres.

"Hum... Si. Toujours. Même avec cette marque d'oreiller, et ce petit filet de bave, là."

Je retraçais ladite marque, d'un effleurement. Il grimaça avant de frotter son visage dans l'oreiller coupable.

"Et toi alors ! Répliqua-t-il.

_ Moi quoi ?"

Il ouvrit un œil, me détailla un instant avant de tordre sa bouche en une tendre moue.

"Putain.

_ Quoi ?

_ T'es magnifique."

Je ris en venant enfouir mon visage dans son cou, me gorgeant de cette odeur qu'était la sienne, débarrassée de celle, aseptisée, de l'hôpital.

"Tes jambes vont mieux ?

_ Oui. Pas que mes jambes d'ailleurs."

Ses mains à lui gagnèrent mes flancs en une caresse qui atteignit mon cœur. Je le sentais respirer entre mes mains, je sentais le battement de son cœur à lui, je le sentais, chaud et vivant dans mes bras, alors que je pensais encore à la photo de son jumeau, offerte à la postérité sur sa tombe. C'aurait pu être lui, et nous n'aurions jamais été nous.

"Tu rends tout si simple Diego.

_ Simple ? Je n'aurais pas dit ça comme ça, ricanai-je sans le regarder.

_ Toi et moi, tout ça ! J'ai lutté tellement longtemps pour tout repousser, tout rejeté et j'étais si sûr de moi d'y être arrivé et que jamais personne ne me ferait changer d'avis. Je n'avais jamais laissé quelqu'un me toucher, parce que je pensais si fort que c'était mal. Mais hier soir...

_ Tu n'avais jamais ... Rien ?

_ Rien. Pas comme ça du moins.

_ Oh."

Il se redressa sur ses coudes, l'air plus vif, les yeux brillants. Il était si beau, il aurait pu faire chavirer le monde d'un battement de cils.

"Ça te gêne ?

_ Non. Mais je ne veux pas te brusquer, les premières fois sont des choses importantes.

_ Tu ne m'as forcé à rien Diego tu en es conscient ? C'est moi qui me suis allongé nu sur ton lit. J'ai accepté de venir vivre avec toi. Quand je te regarde... J'ai l'impression que tout est évident. Que je n'ai pas besoin de me poser de questions parce que la réponse est évidente ; c'est toi."

Ses paroles, murmurées pourtant suavement, sur le ton d'une confidence eurent l'effet d'une tempête qui bouleversa mon esprit. Une tempête qui me laissa coi, perdu dans ses yeux qui laissaient voir ce flot de sentiments en lui.

Blouse blanche [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant