Vol à l'arrache

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Joyeusement, il se baladait dans les rues de Paris illuminés par les étoiles et une belle pleine lune rouge sang. Il dépassa un panneau publicitaire de lui à moitié à poil pour du parfum en ignorant royalement son métier. Il était bien là. A gambader gaiement comme un gosse à qui on a offert un animal de compagnie. Il balança ces bras d'avants en arrières, souriant et énergique, le peu de gens qu'il croisait et saluait lui rendait l'appareil, déconcertés ou joyeux à leurs tours. C'était une belle soirée, une belle nuit. Presque la meilleure journée de sa vie. Adieu paternel exigeant parti à Tokyo, adieu garde du corps agressif et assistante stressée du bulbe, adieu les deux hurleurs infatigable, en revoir femme à retardement. Enfin majeur et plein de vie, il en profitait largement.

Pourtant tout bascula quand un couteau se pointa sous sa gorge, encerclé, il se figea de peur.

_ File nous ton argent et tu en ressortiras qu'un peu blessé.

Fichtre. Sa journée était bousillée. Deux brun en foulard fushia  l'encerclaient devant et derrière. Il lui semblait que la présence dans son dos avait parlé tandis que celui qui le foudroyait du regard ne faisait que légèrement trembler un couteau à la main. Du moins un couteau était un grand mot... un couteau suisse était certainement mortel si on visait bien, et de son oeil félin il pouvait apercevoir que son assaillant de face était myope. Ça et ces lunettes qui pandouillait à son jean.

Pris de pitié, il baissa les mains qu'il avait levé par crainte. Il était un super-héros, de tout Paris ces abrutis tombaient sur un super héros chat qui détruisait tout sur son passage. Il souffla, se pinçant l'arrête du nez avec exaspération. Il allait rentrer plus tard chez lui. Il prit son téléphone sous le regard surpris des deux idiots. Il composa un numéro et prit l'appel.

_ Allô my Lady ? Je vais devoir rentrer plus tard, couche les chatons sans moi.

Les trois hommes grimacèrent en entendant une voix féminine hurler et crier des jurons en tout genre.

_ Ne t'inquiètes pas, je rentrerais avant une heure du mat', garde moi de la tarte. Bisous, je t'aime princesse.

Il raccrocha avant que sa cher et tendre dulcinée ne le rends sourd. Il allait en entendre parler mais il ne pouvait pas laisser une telle situation se passer. D'un geste souple, il attrapa le couteau suisse, se retourna en aggripant le cou d'un des bruns et le colla vers son partenaire. Soupirant de mécontentement, il replia le couteau et le glissa dans la poche de celui qui l'agressait.

_ Vous tombez vraiment sur la mauvaise personne les gars. Vraiment. Je sais pas si vous me décevez ou si vous m'étonnez. Nan mais sérieusement. Un couteau suisse les gars. Un couteau suisse ! On l'utilise pour couper du saucisson avec un verre de vin comme des bons français beaufs, ou juste des suisses pas pour agresser des gens dans la rue !

Les deux bruns baissèrent la tête, honteux de se faire ainsi disputer comme des enfants.

_ Et puis ta phrase "tu en ressortiras qu'un peu blessé", tu te fous de ma gueule ? Je m'attendais à mieux, à genre "donne nous l'argent et espère survivre", un truc stylé quoi, pas une phrase bateau à la con ! Bon, comment vous vous appelez ?

Les deux agresseurs relevèrent la tête méfiants. Le blond soupira et leur tendit la main.

_ Enchanté, Adrien Agreste, mannequin, marié, deux enfants, et votre victime.

Les deux suivirent, mit en confiance et trop surpris pour garder un semblant de défense.

_ Thomas, vingt-six ans, célibataire et viré de mon taff depuis un mois.

Le brun aux yeux bleus laissa parler son coéquipier, brun aux yeux marron caca doigt.

_ Bah euh, Christian, vingt cinq ans, veuf, une fille et comptable.

Recueil d'os miraculousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant