Danse et Jazz

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Assis sur son lit, il accordait sa guitare, soupirant tristement chaques secondes. L'ennui lui broyait l'esprit, il s'affaissa contre le mur collé à son matelas, jetant un regard noir à son instrument.

Je m'ennuie.

Oh oui il s'ennuyait. Et comment sortir de cette ennui ? Il avait sa guitare, qui avait décidé de lui jouer des mauvais tours avec des cordes mal accordés. Comment pouvait-il ignorer sa lassitude ?

De rares amis, une mère absente, une soeur partie s'amuser. Et ici. Rien à faire à part attendre.

Le jeune musicien grinça des dents, prenant sa guitare à pleines mains et la jetant à l'autre bout de la chambre. Il se sentait si seul, si las. Ça faisait longtemps qu'il ne s'était pas amuser, qu'il avait rit. A quand remonte la dernière fois qu'il s'est senti heureux ? Ou au moins apaisé dans sa folie solitaire ?

La pièce était baigné dans les ombres, n'aidant pas ces réflexions. Un vent souffla à son oreille, un courant d'air entre sa fenêtre et la porte. Il dirigea ses yeux bleus vers la fenêtre, lentement, ennuyé. La nuit commençait à pointer le bout de son nez, les nuages devenant rouges comme signe d'apocalypse.

Un nouveau coup de vent et un bruit sourd de chute résonna à ses oreilles. Un vulgaire paquet noir sur sa table de chevet était tombé. Il fronça les sourcils, se déplaçant au bord du lit pour attraper la boîte.

Intrigué, il fixa un instant le dessin "Fumer tue" sur le paquet.

Comme si personne ne le savait !

Un grognement agacé lui échappa. Il soupira pour la millième fois, irrité. Il s'ennuyait tellement, il n'y avait rien à faire à part affronter sa solitude. Il voulait juste être enfin calme, enfin serein.

Allez Luka, une seule. Ça dé-stresse, ce n'est pas mal !

Il en prit une et l'apporta à sa bouche, déterminé. C'était peut-être les cigarettes d'un ami à Juleka, en prendre un n'allait tué personne et personne le saura. Ses yeux bleus chercheraient un complémentaire à cette clope qui lui murmurait comme le diable de la fumer.

Comme par miracle, un briquet était à côté du paquet. Il se frotta les yeux, sûrement était-ce la fatigue. Il alla à sa fenêtre et l'alluma, y respirant quelques bouffées.

Il faut le dire à personne. Ça restera un secret parmis bien d'autres. Ça restera entre nous.

L'ombre sur les murs se transforma en un vague sourire carnassier.

***

Pour la quatrième fois de l'après-midi, Luka prenait appui sur le pont, expirant une fumée blanche et mortel de part sa bouche et son nez. Personne n'était présent sur la péniche, chacun était à ses occupations. Sauf lui. Laisser pour compte sur le bateau.

Encore abandonner...

Il bailla à s'en décrocher la mâchoire, représentation de ses insomnies passés. Un sifflement le fit sursauté et laissé tomber la cigarette dans la Seine. Il se pinça les lèvres coupable.

Oh et puis merde. Un de plus ou de moins ça ne change rien.

Au diable l'écologie, pour le moment, le sifflement le gardait alerte. Il chercha sur tout le pont la raison d'un tel siffle hostile, d'où venait-il ? Assis sur une caisse au hasard, il se massa la ride du lion, agacé. Ce n'était tout de même pas son imagination ? Il s'agita quand le grondement se fit plus proche. Un animal ?

Il se dirigea vers une pile de cartons et de dossiers, se rendant compte que le son venait de là. Craintivement, il s'approcha soulevant des papiers en tout genre, accroupi et soucieux. Il souleva une pochette de factures et hoqueta de surprise.

Recueil d'os miraculousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant