Chapitre 15

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« – Abandonne tout de suite ça ne sert à rien de continuer.

– Tu dis ça parce que tu sais très bien que tu es sur le point de perdre.

– Je ne voudrais pas te faire mal.

– Moi je veux te voir saigner.

– C'est ta dernière chance...

– Tu vas perdre.

Hélios fait basculer la main d'Éros contre la table et celui-ci pousse un léger cri de douleur.

– Le bras de fer est gagné par Hélios ! annonça Hermès. »

Hélios se lève, victorieux et tend la main à Éros. Mais le dieu de l'amour ne lui lance qu'un regard empli de haine, se lève brusquement de sa chaise et se retire.

« – Je l'ai vexé on dirait, ria Hélios.

– Tu sais bien qu'il ne supporte pas perdre, surtout contre toi.

– Ce n'est pas de ma faute si je gagne tout le temps Hermès.

Le messager secoue la tête tout en levant les yeux au ciel, alors qu'Hélios hausse les épaules.

– C'est bon tu as fini de faire ton malin ? dis-je finalement.

– Et bien. Madame est ici depuis seulement trois mois et elle me fait déjà la leçon.

– C'est parce que tu te donnes trop en spectacle.

– Jalouse va.

– Moi, jalouse ?!

– Parfaitement.

– Tu ne sais plus quoi inventer toi. »

Je lui tourne le dos et me dirige vers l'intérieur, mais j'entends Hélios courir jusqu'à la porte et il se met à me barrer la route. Je le fixe en plissant les yeux avec je dois bien l'avouer, un petit sourire en coin.

« – Tu ne m'échapperas pas déesse.

– Ah oui ? »

Je fais demi-tour et me mets à courir à travers le jardin tout en éclatant de rire, parce que sais qu'Hélios va me rattraper. Je cris lorsque je le sens m'attraper par la taille et me faire tomber au sol. Allongée dans l'herbe humide, le corps brûlant d'Hélios sur moi, je ne peux plus riposter. Alors que les lèvres du dieu effleurent les miennes, je ferme les yeux, afin de savourer chacun de ses gestes. Ma robe à bretelles laisse mes épaules dénudées et une nouvelle voie libre pour Hélios qui me couvre de baisers. Il prend ma main et la porte sur son front.

*Je t'aime Akenna*

Voilà ce qu'il vient de me faire lire dans ses pensées. J'ouvre alors les yeux, et prends son visage entre mes mains pour l'attirer encore plus près. Ses lèvres embrassent les miennes avec gourmandise et une sensualité folle.

« – Épouse-moi.

Les paroles d'Hélios me font sourire jusqu'aux oreilles. Alors que le dieu me contemple de ses magnifiques yeux bleus, les larmes me montent et je me mets à rire gaiement.

– Oui ! Je veux t'épouser !

Hélios soupire de soulagement et m'embrasse une nouvelle fois précipitamment, comme si je pouvais disparaître à tout moment.

– Je suis tellement heureux Akenna, tellement.

– Tu me combles de bonheur Hélios...

– On va organiser la plus grande fête que les dieux n'ont jamais connue !

– Oui, la meilleure de tous les temps. Même les mortels seront jaloux de ne pas y assister.

– On dirait Aphrodite.

– C'est justement elle que j'imite. »

Nous nous mettons à rire, toujours allongés sur l'herbe douce. J'ai retrouvé le bonheur grâce à Hélios, et je ne compte pas le laisser m'échapper une nouvelle fois. Toutes les nuits il accourt lorsque je fais un cauchemar, il sait comment me rassurer, de quelle façon me faire rire, alors oui maintenant j'en suis sûre je l'aime. Dès l'instant où je l'ai vu, me gratifiant de son si beau sourire, à partir du moment où j'ai entendu sa voix, j'ai su que c'était lui. Celui qui allait me rendre heureuse, me combler de bonheur. Je l'ai vu en rêve plusieurs fois, alors à quoi bon me torturer l'esprit à me demander si je l'aime vraiment ou non ? J'ai trop souffert de la mort de ma mère pour attendre d'être certaine de mes sentiments. Car depuis notre première rencontre, ils n'ont fait que croître.

« – Il faut que je l'annonce à mon père.

– Mais...il n'y a aucun risque qu'il refuse.

– Non il acceptera j'en suis certaine. Seulement...je dois tout de même lui en parler tu comprends ?

– Oui, je vois.

– Tout ira bien d'accord ? Ne te fais aucun souci. Lorsqu'il saura à quel point tu me rends heureuse, il te donnera son consentement. »

Hélios me sourit timidement, et pose sa tête contre ma poitrine. Je regarde le ciel tout en caressant ses cheveux d'or. Tout ce que je viens de dire, je le pense. Hélios me rend heureuse comme je ne l'ai jamais été. Bien entendu, avec ma mère je l'étais aussi, seulement...je me posais énormément de questions sur mon père. Je me sentais abandonnée et seule. J'ai peut-être perdu ma mère il y a maintenant trois mois, mais j'ai gagné tellement plus que tout ce que j'ai pu m'imaginer. Des pouvoirs immenses, une famille, l'abondance, le bonheur, et l'homme avec qui je veux partager ma vie.

Je n'oublierai jamais tout ce que ma mère m'a appris lorsque je n'étais encore qu'une simple mortelle. Après tout, elle préparait mon avenir sur l'Olympe. Sans elle, j'aurais été vulnérable, inculte et dépendante. Mais le fait qu'elle m'apprenne toute l'histoire des dieux, qu'elle m'ait encouragée à me relever lorsque je tombais, ou alors lorsqu'elle m'a enseignée l'amour que je devais porter à la mer, m'ont permis de devenir une bonne personne. C'est grâce à Galena que je suis devenue celle que je suis aujourd'hui. Je n'aurais sans doute jamais sauté de la falaise pour rejoindre mon père si ma mère ne m'avait pas appris le courage.

Alors mes pensées vont vers elle aujourd'hui. Vers celle qui m'a donnée la vie, vers celle qui m'a toujours aimée, vers celle qui m'a tout appris, vers celle que j'appelais maman. Tu me manques, mais je sais que tu n'es jamais loin de moi. Tu ne peux pas me voir, mais tes pensées me sont destinées, tout comme les miennes t'appartiennent. Jamais de ma vie je n'oublierai tous les sacrifices que tu as faits pour moi. Jamais, au grand jamais je ne t'effacerai de ma mémoire. Parce que je t'aime, et parce que tu m'as fait découvrir le véritable bonheur. Et c'est pour cela maman, que je te dis merci. J'accepte de te perdre, mais pas de te renier de mon esprit. Une partie de moi te sera toujours consacrée. Aussi infime soit elle, elle sera à jamais présente pour toi, maman....

AKENNA-TOME 1-La Mortelle divineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant