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Trois ans plus tôt:

« Aujourd'hui allait être la plus grosse performance de ma vie. C'était plus qu'une performance, c'était pire en fait... Parce que je n'aurais pas à jouer un rôle cette fois-ci, je devrais justement être moi-même, ou le plus proche possible de ça.

Mes mains étaient moites et des sueurs froides me coulaient dans la nuque, j'essayais de respirer doucement comme ma mère me l'avait appris étant plus jeune. Puis lorsque je repensais à ma mère, toute l'angoisse s'évapora: pourquoi avais-je peur de me montrer tel que je suis devant ma propre famille? Ne devaient-ils pas être là pour moi, même s'ils n'adhèrent pas? De toute façon ils n'ont pas le choix, je suis né comme ça et c'est tout. J'ai passé la quasi totalité de ma vie à penser que c'était mal. Que c'était une erreur, qu'il y avait un problème à régler. Qu'il fallait me réparer. Mais je suis fatigué, de cacher qui je suis, et puis je vis a New-York! La ville de la bizarrerie. Si je ne suis pas fidèle à moi même ma vie n'aura plus de sens...

«-Salut!

-Oh Blaine! Tu es rentré!

Ma mère accourut dans le hall d'entrée de notre maison, dans l'Ohio, et me prit dans ses bras:

-Comment s'est passé ton trimestre chéri? Comment va Rachel?

-Tout roule. Rachel est débordée, tout comme moi, mais je suis sûr qu'elle va bien maman...

Moi qui voulait être honnête, voilà déjà quelque chose de raté. Moi et Rachel sommes comme des étrangers en ce moment. Nous nous croisons dans l'appartement sans dire un mot, et nous ne mangeons même plus ensembles. En fait c'est Rachel qui ne mange plus pas moi.

-Super je suis contente. Bon, va déposer tes affaires et va saluer ton père, il est dehors avec ton frère.

J'escalade les marches rapidement pour retrouver ma chambre d'ado que j'adore. Dans mon ancien lycée, qui était un lycée de garçons, je faisait partie du Glee club qui était assez populaire. Ma chambre est comme une capsule pour voyager dans le temps, lorsque j'y entre je retourne en adolescence.

Je jette ma valise sur mon lit et tombe à genoux pour tirer la boîte de sous mon lit recouvert de draps Harry Potter ; celle-ci contient des photos, les CDs de nos performances, des habits et des costumes. Ce sont tout mes souvenirs les plus précieux, à chaque fois que je rentre à la maison je les parcours au moins une fois juste pour me sentir normal, comme avant...

« -Alors Cooper, quand vas-tu nous présenter ta nouvelle copine?

-Ne t'inquiètes pas papa j'ai fait une réservation au Bredstix Lundi soir pour nous tous. Vous pourrez faire connaissance.

-Super! Je suis ravi, ça sera peut-être la bonne cette fois-ci! rit-il. Et toi Blaine? Tu n'as pas de copine ou qui que ce soit à nous présenter? Comment va Rachel d'ailleurs?

-Euh, pas vraiment, je n'ai pas vraiment le temps pour ces choses là en fait...

-Il va bien falloir que tu y penses un jour, ou tu finiras seul. Je suis sûr que ton école de danse renferme une tonne de jolies filles.

-Rachel va bien en tous cas, dis-je en faussant un sourire.

-Excellent! Pour une fois qu'il n'y a pas de problèmes à régler...

« -Blaine! Viens m'aider à ranger la vaisselle tu veux? cria ma mère du rez-de-chaussé.

Je descendis les marches et m'emparais d'un torchon propre et commençait à essuyer la vaisselle propre:

-Blaine... Comment va vraiment Rachel chéri?

-Bien, je te l'ai dis... dis-je en fuyant son regard.

Mais elle n'était pas convaincue:

-Blaine Devon Anderson, je pense te connaître assez bien pour savoir quand tu ne dis pas la vérité...

Après un long soupir triste je répondis: « On ne se parle plus en fait. Mais malgré cela je sais qu'elle ne va pas bien. Avec la mort de Finn sa santé se dégrade en même temps que notre amitié, elle ne mange plus et ne dort presque plus...

-Pauvre fillette, heureusement que tu es là pour elle, sinon je n'ose pas imaginer ce qu'elle serait devenue... Et toi Blaine? Comment vas-tu? elle referma le robinet et planta son regard inquiet dans le mien. 

-Vraiment.

-Je ne sais pas... Je ne sais plus...

Je lâche le torchon et m'assoit sur le carrelage de la cuisine et ma mère s'installe à coté de moi:

-Je me sens comme étouffé, je ne peux plus rien faire ou dire sans que ça sonne faux. Je fais l'hypocrite pour me protéger mais j'ai juste besoin d'aide... D'un ami, de quelqu'un à qui parler... Rachel à déjà trop de choses en tête ça serait égoïste de parler de mes problèmes. Mais je ne sais plus quoi faire. Ou plutôt, comment faire, pour ne pas exploser... 

Puis après un dernier soupir je me lance: 

« Maman. Je suis gay... ».

Puis j'éclate en sanglots, car le poids qui empêchait le déluge de larmes de couler disparut en un claquement de doigts. 

Ma mère me prit dans ses bras en me soufflant: 

« Mais je sais Blainey. Je l'ai toujours sut mon coeur... Et je t'aimerais et t'écouterais toujours, rien n'a changé. Tu peux respirer maintenant. Ce n'est rien...». 

-Comment ça tu sais que notre fils est...est...HOMOSEXUEL?! Qu'est ce que c'est que ce cirque? cria mon père avec répugnance. Tu l'as toujours sut et tu ne m'as jamais rien dit?! Mais quelle femme ferait ça à son mari? Et qu'est ce que c'est que cette histoire? Je t'avais dit que cette école pour garçons ne lui ferait pas de bien... Vous me dégoutez! ».

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On comprend enfin pourquoi la famille de Blaine est toujours un sujet sensible... Soyez fier d'assumer qui vous êtes vraiment! Tant pis pour ceux qui ne vous soutiennent pas!

-11/04/2020

Me&YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant