..43..

117 12 3
                                    

Je laisse ma main courir le long de son cou, pour sentir la chaleur de sa peau, pour ressentir les petits frissons que son contacte provoque sur le bout de mes doigts. Nos lèvres sont toujours scellées et l'accoudoir est toujours un problème, mais rien ne compte à ce moment là.

Sa main glisse sur mon épaule sous mon blazer, puis d'un geste calculé il le fait tomber sur le siège derrière moi. Il passe un pouce en dessous de mon foulard pour le desserrer et pouvoir déposer des baisers sur mon cou, en murmurant quelque chose d'incompréhensible, et je n'arrive pas à garder mes mains immobiles. Je dois le sentir, chaque endroit, chaque centimètre carré de son corps, pour me le remémorer.

Il fait glisser ses lèvres de l'endroit qui me rend fou, derrière mon oreille, jusque ma clavicule et plus bas sur mon torse exposé, puis il s'arrête d'un coup et pouffe de rire la tête toujours enfouie sur mon torse et ses cheveux en pétard caressant mon cou:

-Quoi? demandais-je surpris par l'arrêt si soudain.

-C'est juste que... Santana vient littéralement de prédire ce qui allait se passer, rit-il en levant ses yeux brillants vers moi.

-Tu es tellement prévisible Anderson, répondis-je en l'embrassant brièvement sur ses lèvres rouges.

-Tu m'as tellement manqué...

-Toi aussi. Mais je suis offensé que tu penses à Santana pendant que l'on s'embrasse...

-Oh mais ne pense pas que je ne pensais pas à toi. J'y pensais, je pensais que tout ça serait tellement mieux si tu n'avais pas autant d'habits sur toi. Je pensais que tes lèvres et ta peau ont le goût du paradis et que je veux continuer à les embrasser pour l'éternité...

-Arrête un peu, pouffais-je. Tu sais que tu es extrêmement niais, répondis-je en le poussant par l'épaule.

-C'est juste qu'elle avait raison, on a pas beaucoup de temps avant que le balayeur ne revienne, et personnellement je n'aimerais te partager avec personne d'autre...

-On pourrait aller quelque part plus privé si tu veux?

-J'ai l'endroit idéal, rit-il en bondissant de son siège et en attrapant mon blazer. Viens.

Il me prend par la main et nous courrons vers la scène, puis il m'aide à monter dessus, et nous nous remettons à courir vers les coulisses. Mais je ne peux m'empêcher de m'arrêter un instant pour admirer les décors et tout le matériel que l'on ne voit pas. Tout les secrets de la magie de Broadway viennent de m'être révélés juste ici dans les coulisses.

J'effleure les hautes marches blanches sur lesquelles Blaine se trouvait tout à l'heure, puis mes yeux s'écarquillent lorsque mon regard tombe sur quelques costumes accrochés juste derrière:

-C'est magnifique...

-Tu n'as encore rien vu.

Il me serre plus fort la main et nous courrons vers les loges, quand Blaine s'arrête d'un coup. Sa main se crispe sur la mienne et sa respiration s'accélère. Il est totalement pétrifié. Je cherche du regard ce qui a bien pu le mettre dans cet état mais je ne vois qu'un jeune homme de dos adossé à la porte d'une loge, avant que Blaine ne se retourne silencieusement et qu'il ne m'entraine dans la direction opposée.

. . .

Je reconnais la silhouette presque immédiatement et mon corps réagit tout seul, mon cerveau rejoue la scène de la douche et ma vue se brouille. 

Je dois fuir. 

Je dois m'en aller. 

Il ne peut pas nous voir. 

Sebastian ne peut pas voir Kurt. 

Il ne peut pas s'en prendre à lui. 

Alors machinalement, toujours, je tourne les talons et traîne Kurt dans la direction opposée en revenant sur nos pas. Puis j'aperçoit la salle des costumes, et ma respiration ralenti, c'est peut-être notre graal, il ne nous trouvera jamais ici. J'ouvre la porte et jette Kurt à l'intérieur, puis après avoir jeté un coup d'oeil autours de moi, je m'y introduis à mon tour.

J'éteint la lumière et je me laisse tomber sur le sol assis contre la porte, les mains tremblantes et le souffle court. Je sens un main m'effleurer le tibia et je sursaute si fort que je manque de pousser un cri de terreur, puis Kurt allume la lumière avant que je ne claque une main sur ma bouche:

-C'est quoi ce cirque? Blaine, qu'est ce qu'il se passe?

J'ai la bouche sèche et je n'arrive pas à former des phrases cohérentes alors je ne répond pas et me roule en boule toujours contre la porte, pour bloquer toute intrusion:

-Ecoute Blaine, si on va recommencer tout ça là, dit-il en nous pointant du doigt à tour de rôle d'un air exaspéré. Tu vas devoir me parler. C'est parce qu'on ne se disait rien et qu'on ne se faisait pas confiance que tout s'est terminé, alors si tu as des choses à régler de ton coté tu reviendras me voir quand tu seras prêt...

Il essaya d'ouvrir la porte mais je l'en empêchais, en l'agrippant  par l'avant bras et je l'attire vers moi:

-Je veux être avec toi Kurt. Personne d'autre. Juste toi. J'ai besoins de toi. Tu es ma personne...

-Alors pourquoi tu ne me parles pas? C'était quoi tout ça? Tu me mènes vers les loges et tu fais demi-tour dès que tu vois quelqu'un, puis tu me balance dans un dressing? Ce qui est assez ironique je dois dire... Tu as quelque chose à cacher? Peut-être qu'il y a quelqu'un d'autre? Sebastian peut-être?

-Non! dis-je en hoquetant de terreur. Non Kurt. Juste toi. C'est juste que- En fait, i-il m'est arrivé qu-quelque chose et je- j'ai besoin de toi maintenant... J'ai besoins de savoir que nous sommes en sécurité...

______________________________________________________

Les gaaaars! On se rapproche de la fin à mon plus grand regret... Merci pour les 2K vues!! Que du love pour vous <3

-24/06/2020


Me&YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant