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J'avais décidé de sortir un peu, me changer les idées, et faire quelques courses. Mercedes n'en pouvait plus de m'accompagner au restaurant tous les soirs pour que je n'y aille pas seul, et elle avait envi de passer du temps avec Sam. Ce que je comprend totalement, j'ai vraiment été un pot de colle ces derniers mois.

 Alors je me retrouve au centre commercial à essayer de trouver ce fameux magasin bio dont tout le monde parle. Je n'aime pas vraiment aller au centre commercial, et encore moins celui là. Mais ce magasin bio se trouve en effet dans le centre commercial principal de la ville, ce qui voulait dire que la moitié de la ville y était rassemblée à toute heure, et je mourrais d'envie de manger des Fettuccine.

Je ne suis pas agoraphobe, j'apprécie même les foules, cela me permet de me fondre dans la masse, chose que je trouve très pratique ces jours-ci. Mais je dois avouer que me mêler à cette foule New-Yorkaise dans cet endroit particulier me met mal a l'aise. Tous ces regards, tous ces gens, tous pressés. Il ne font pas attention à vous, ils vous foncent dedans comme si vous n'existiez pas, comme si vous étiez insignifiants.

Alors je me dépêche de faire mes petites courses et me fraye un chemin vers la sortie aussi vite que la foule me le permet, lorsqu'un éclair rouge attire mon regard:

-Pourquoi veux-tu accrocher toutes les affiches à cet endroit précis?

-Pourquoi pas? Ecoute Blaine, je pense savoir ce que je fais mais merci pour ta remarque.

Arthur, le directeur de la pièce de Blaine, est assis dans son fauteuil en face d'une très grosse colonne Morris au coeur du centre commercial.

-Mais, on ne devrait pas plutôt les disperser un peu partout dans le centre commercial? Je veux dire, qui te dis que tous ces gens les remarqueront à cet endroit précis et pas à un autre?

-Qu'est ce que tu proposes Anderson?

-Comme je viens de le dire, on devrait en mettre partout, dans les rues, dans les écoles, dans les magasins, partout...

Arthur ouvre la bouche puis la referme en regardant l'écran de son téléphone:

-Seb nous invite à une soirée karaoké... Je peux pas ce soir mais je peux lui dire que tu peux toi?

-Je n-non, je n'ai pas trop envi...

-Blaine, tu devrais tourner la page. Sebastian a l'air de beaucoup t'apprécier, et il est pas moche tu devrais tenter...

-Artie, je ne suis pas intéressé, dit-il froidement.

Puis il disparurent dans la foule et moi je restais planté là, avec le souvenir du pull rouge que j'avais offert à Blaine pour Noël.

. . .

Artie m'avait abandonné avec 30 posters et une boîte de punaises. Comment a-t-il pu disparaître aussi vite dans son fauteuil? Il n'arrêtera jamais de m'impressionner.

Je tourne donc les talons et me dirige d'un pas décidé vers le bar de David. Ce qu'Artie m'avait dit tout à l'heure m'a secoué. Ce n'est pas comme si cela faisait six mois que l'on me disait non-stop de tourner la page mais cette fois était différente. J'ai ressenti quelque chose, comme si Kurt lui-même était là, au même moment, et me soufflait à l'oreille de l'écouter. De me libérer de son emprise et de me laisser aller, pourtant c'était bien Artie qui me parlait et c'était impossible que Kurt soit au centre commercial, il déteste ça. Et surtout celui-là. J'aurais peut-être dû me débarrasser du pull qu'il m'avait offert au lieux de le porter.

Bref, tout ça pour dire que si je dois tourner la page, je dois d'abord aller me faire pardonner. Quoi de mieux pour commencer un bon renouveau, n'est ce pas?

En arrivant au bar je me précipite au comptoir et appelle David qui se trouve à l'autre bout de la pièce, clairement occupé à encaisser quelqu'un:

-Anderson! Que me vaut le plaisir de ta visite?

-Je-euh... en fait, j'aimerais... enfin, non, je te supplie... je te demande de-

-Mec relax, tu cherches Kurt? demande-t-il en me tendant un verre d'eau, et en jetant son torchon par dessus son épaule.

-Non. En fait c'est toi que je cherchais. 

David écarquilla les yeux, sans rien dire. Alors je continuais sur ma tirade:

-Je voulais m'excuser... Ce que je t'ai fait, c'était horrible et malsain, j'ai vraiment agis comme un gamin. Et je me sens super coupable, même si ce n'est pas à cause de moi que tu étais à l'hôpital, mais quand même je te dois au moins ça... Je sais que tu dois me détester, et que tu te retiens de me frapper, mais ne te retiens pas, je le mérite... vas-y... je ferme les yeux, puis les réouvre soudainement pour ajouter: "juste pas sur le nez, il est déjà assez gros comme ça-".

-Tais toi et viens là, dit il en me prenant dans ses bras au dessus du comptoir, ce qui me mit dans une position embarrassante. 

J'avais la tête coincée entre ses bras et tout le haut de mon corps était écrasé contre le comptoir.

-Désolé mec, mais je vais pas te frapper. Je suis super content que tu te sois enfin décidé à venir, parce que moi aussi j'ai des trucs à me faire pardonner alors... bienvenu au club.

-Wow, ok. Je ne m'attendais pas du tout à ça, mais d'accord. Je, en fait, je suis aussi venu t'offrir des billets pour la première de la pièce...dis-je en lui tendant trois billets et deux posters.

-Je suppose que l'un des billets est pour Kurt n'est-ce pas? Je veux dire même si c'était pas le cas je compte en donner un à Kurt.

-J-euh non, enfin si. Je veux dire, si il accepte de venir... Si il ne m'en veut plus trop, je serais ravi...

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-23/05/2020

Me&YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant