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Santana se leva d'un coup manquant de renverser la table basse, son regard enflammé par la rage et les poings serrés si fort que ses faux ongles laissèrent des petits croissants de lunes rouges au creux de ses paumes:

-Et... le poussa-t-elle à continuer en remuant la main.

-Et... Je ne me souviens plus... je crois que je me suis évanoui...

Elle se remit à faire les cent pas en tournant autours de l'appartement, dans lequel elle avait convaincu Blaine de retourner, en murmurant quelque chose en espagnol qu'il ne comprenait pas. 

Elle ne pensais plus à rien. Elle était si en colère qu'à chaque fois qu'elle sélectionnait une information elle explosait dans sa tête avant même d'être traitée.

Elle s'empara de la bouteille de vin posée sur la table et but jusqu'à ce que Blaine l'arrête:

-Dis moi au moins que tu as prévenu la police, ou Jesse...

-Euh, non?

-Oh mon Dieu... souffla-t-elle en ramenant la bouteille à ses lèvres. Je vais le tuer. Je vais lui arracher ses pauvres cheveux trop parfaits touffes par touffes. Je vais lui percer les yeux avec mes griffes si profond qu'il regrettera d'en avoir eu un jour. Je vais lui arracher la bouche pour que son petit sourire narquois d'acteur de la CW n'apparaisse plus. Je vais lui arracher les ongles un par un avec mes dents-

-San, calme-toi.

-Tu veux que JE ME CALME! Blaine, tu viens de te faire ABUSER SEXUELLEMENT, et tu veux que je me CALME! ¡No! No me gusta... ¡No, no, no...!

-Santana, je ne peux pas le dénoncer, que va-t-il arriver à la pièce? Et à ma carrière?

-MAIS JE M'EN TAPPE DE TA CARRIERE! cria-t-elle en le prenant par les épaules et en le secouant comme si son cerveau n'était pas bien en place. ¡¿Estás bien de la cabeza?!

-Et bien pas moi, Santana! Je ne suis plus à l'université, je n'ai pas de diplôme, je n'ai plus rien. Alors c'est encore plus dur pour moi d'avoir une CARRIERE!

-Il faut au moins que tu le dises à Rachel! puis elle sortit du salon et claqua la porte de sa chambre.

Blaine se laissa tomber lourdement sur son canapé-lit et enfoui sa tête dans ses mains. Mais il ne ferma toutefois pas les yeux. Il ne voulait pas risquer de voir ni d'entendre ni de ressentir quoi que ce soit qui ait un rapport avec Sebastian.

Son ventre se mit à gargouiller mais Blaine n'avait plus d'appétit, il savait que s'il avalait quoi que ce soit, cela se retrouverait par terre plus tard, alors autant ne pas essayer.

Il prit son téléphone dans ses mains et le serra très fort, puis il glissa dans ses contacts et chercha le nom familier qu'il avait voulu appeler tellement de fois sans jamais le faire.

Lorsque ses yeux trouvèrent enfin le contact, il examina la page pendant quelques secondes.

Une photo qu'ils avaient prise ensembles pendant une soirée karaoké chez Mercedes apparaissait en haut de l'écran. Kurt portait un masque d'astronaute et Blaine un boa rouge et jaune. 

Le souvenir de cette soirée lui revint et il se mit à fredonner les paroles de Somebody Loves You de Betty Who. Juste en dessous de sa photo le nom et le numéro de Kurt apparaissaient suivit d'un petit coeur rouge. Kurt s'était amusé à rajouter une note tout en bas de son contact: 

« Blaine Anderson est le gars le plus chanceux de la Terre, parce que je suis dans sa vie. ».

Il fixa l'écran pendant quelques minutes, puis jeta son téléphone à l'autre bout de la pièce. Il courut dans la cuisine, prit de l'eau froide en coupe dans ses mains tremblantes et se gifla le visage avec.

Il sortit une bouteille de vodka du placard et s'enferma sur le balcon.

Comme à chaque fois, qu'il ne savait pas où il en était dans la vie, il se laissa tomber lourdement sur le sol, faisant trembler les barreaux du balcon et laissait ses jambes pendre dans le vide juste au dessus de la route. Juste au dessus des voitures qui passaient si rapidement. Juste au dessus de la ville. Juste au dessus du monde.

Il écrasa sa tête sur les barreau et souffla un coup avant d'ouvrir la bouteille et d'avaler le liquide transparent sans s'arrêter.

Le fluide traversait sa trachée, laissant une brûlure agréable pour venir se déposer dans son estomac, et son ventre ne gargouillait plus, il n'avait plus faim. Il laissait l'alcool le remplir, le rassasier et le compléter.

Lorsqu'il décolla la bouteille de ses lèvres pour reprendre son souffle, il jeta à nouveau un coup d'oeil à la ville: 

« New York, tu m'as détruit » cria-t-il à bout de souffle en fermant les yeux.

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Nouveau chapitre! J'espère qu'il vous a plut! Et merci pour les 1,6K lectures!!

-06/06/2020

Me&YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant