Chapitre 4

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       C'est le jour de notre départ

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       C'est le jour de notre départ. Même si je ne l'assumerai jamais, je suis grave contente de partir. Je vais voir la plage réunionnaise. Entendre les vieux habitants parler créole. Sans compter sur la bonne humeur de Sarah, mais aussi ma mauvaise humeur ce matin. Eh oui ce matin, alors que nous avons un vol de nuit.

    Il est 7 h 48. Personne ne sait ce que l'on fait là à cette heure-ci. Nous sommes censées partir à 19 h25 et on est arrivés onze heures et trente-sept minutes à l'avance. Pourquoi ? Une mouche a piqué l'aîné des Assani. Farid a voulu arriver en avance. Il veut prouver que les Comoriens peuvent être à l'heure "pour une fois" dans leur vie. Nous sommes champions en matière de retard sauf moi. Je suis toujours à l'heure, normalement être en avance, on entend par là une heure ou une heure et demie, mais il s'agit de onze heures.

    On vient d'arriver à l'aéroport d'Orly, on attend sans savoir quoi faire. J'écoute à moitié ce que Sarah raconte à Khadija. J'entends quelques bribes, elles sont en train de parler des activités à faire à La Réunion, Farid est parti accompagner Iyad aux toilettes et moi. Je vérifie toutes les cinq minutes mes mails pour savoir si j'ai reçu une réponse de madame Jarrier ou des universités. Je sais que je ne peux pas finir déscolarisée à la fac, mais quand même. Je n'ai pas la conscience tranquille et je stresse à mort. Sans rajouter la sensation constante d'être épiée. J'essaie d'ignorer sauf qu'à force, j'en deviens parano.

    Il est midi quand on se décide à aller au McDo où je prends mon éternel menu Maxi McFirst Filet-O-Fish. Pour Iyad, ce sera un Happy Meal.
    — Papa, je suis plus un bébé, je vais avoir 7 ans, je veux manger comme vous, se plaint Iyad à son père.
    — Non, tu es encore un gamin, tu manges juste ton menu enfant sinon tu vas finir comme ta mère, répond Farid en rigolant.

    Il s'arrête net de manger et regarde Khadija. Elle le fixe sans ciller d'un regard noir, plus noir qu'un trou noir. Je pourrais jurer avoir vu de la fumée sortir de ses oreilles. S'il y a un truc à savoir sur ma belle-sœur, il ne faut jamais, au grand JAMAIS, lui parler de son poids ou la tailler sur son corps. Elle avait un corps fin quand ils se sont rencontrés, elle était très belle, et même, je la trouve aussi sexy. Elle a pris du poids pendant sa grossesse et n'a pas réussi à les perdre, enfin, pas beaucoup. Depuis, elle complexe beaucoup. Pour moi, elle est magnifique, elle a des formes là où il faut, au contraire, que la grossesse l'a embelli. Malheureusement, elle ne le voit pas et cet imbécile n'est pas fichu de surveiller sa bouche même pour rigoler.

    Maintenant, je lui conseille de courir vite, plus vite que le jour où il a brisé la bouteille d'eau de toilette de papa.

Khadija se lève sans un mot ni sans quitter son mari des yeux, elle se dirige vers ma moyenne valise, elle l'ouvre assez pour que sa main puisse passer.
Je prends un moment pour réfléchir à ce que j'ai bien pu mettre dedans. J'y ai mis, quelques vêtements, une trousse de toilette, une trousse de maquillage, une boîte à bijoux, des ceintures, des paquets de rasoirs et du shampoing.

Naufragée, vraiment ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant