Chapitre 11

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     J'émerge peu à peu mais je garde les yeux fermés

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J'émerge peu à peu mais je garde les yeux fermés. J'ai fait un énorme cauchemar, c'était horrible. Des hommes me poursuivaient et je me suis perdue en mer à d'eux. J'essaie d'ouvrir les yeux pour m'assurer qu'il s'agissait bien d'un cauchemar. Je tombe nez à nez avec le soleil.

Donc non, je n'ai pas rêvé, c'était trop facile de se dire que c'était faux mais bon, je suis bel et bien dans la mer. Je vais mourir noyée ou même bouffée par les requins ou des piranhas. Tout ça à cause d'hommes que je ne connais même pas, bon sang.

J'ai eu froid toute la nuit, je sais que je vais avoir une énorme grippe. C'est encore une manie chez moi, la grippe. Je l'ai que quand il ne faut pas, ça m'a coûté une vie, celle de ma fille. Elle aurait dû avoir 5 ans le 5 janvier cet année et 6 ans l'année prochaine. Je sais vous devez pensez que je vous en ai pas parler plus tôt mais c'est difficile pour moi d'en parler. Et puis qu'est-ce que j'allais dire ? Que mon envie de partir n'est pas dû à mon père et son obsession, du fait que je voulais partir en Inde pour leur culture etc mais plus parce que je voulais oublier. Tout oublier. Le Mans, mes pertes précisément Faïz et Najma (ma fille), mes erreurs et mes soi-disantes potes. Mais bon pas la peine de remuer le passé.

Je prends la peine de sortir mon téléphone même si je sais que ça sert à rien, pour l'heure et si je n'ai pas de réseau. Le plus drôle c'est que lui au moins il était déjà prêt à survivre, bien au sec dans son sac en plastique. Il est 9h13. Tiens, tiens. Je me suis réveillée tôt pendant des vacances, c'est rare ça. J'ai pas une barre de signal. J'essaie mon GPS, j'arrive à voir à peu près où je suis et ça confirme ce que je pensais, je suis perdue en plein milieu de l'océan indien. Je vais mourir, je le sais, je le sens.

Je vais profiter du temps qu'il me reste pour faire un vlog avec mon téléphone pour dire tout ce que j'ai sur le cœur et la personne qui trouvera ce téléphone - ce qui est techniquement impossible - pourra en faire un film. Je me redresse et je grogne de douleur. Mon bras que j'avais complètement zappé me fait horriblement mal. Je cherche dans mon sac quelque chose qui pourrait me soulager. Bingo ! Il y a une plaquette de Doliprane au fond de ma bandoulière mais il ne reste que 2 comprimés. J'ai même trouvé une bouteille de gel antibactérien presque vide.

Faut que tu sortes la balle de là sinon ça va s'infecter.

Mon esprit a raison, grâce à Faïz, qui m'a appris les bases. Je prends mon téléphone pour immortaliser ce moment. Je fais un garrot en haut de mon bras gauche, je sors ma pince à épiler puis je m'adresse à la caméra :

- Bonjour à tous, je m'appelle Myra. Je vais vous faire un tuto intitulé " Comment retirer une balle de son bras soi-même quand on est naufragée ?" Pour se faire , il vous faudra du Doliprane et une pince à épiler, si vous êtes une fille intelligente. Si vous avez du gel hydroalcoolique, ça marche aussi. Les autres, je peux rien pour vous. Vous allez devoir verser le gel sur la plaie pour désinfecter, attention ça va piquer un tout petit peu, dis-je avec un grand sourire mal assuré

Naufragée, vraiment ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant