Après 11 heures de vol, on arrive enfin à destination. Ce n'était pas trop tôt.
Ironie : il est 7 h 56.
Je n'en pouvais plus, généralement, j'aime les voyages en avion, mais là, c'était trop. L'autre qui n'arrêtait pas de parler - Sarah - que je n'en ai pas dormi de la nuit. Elle s'excitait devant tout ce qu'elle voyait à travers le hublot. Pendant ce temps-là, j'avais la place que je déteste le plus au monde, celle du milieu, entre un homme et Sarah. Il avait la peau bronzée, je pense que c'était un Réunionnais. Il n'arrêtait pas de me regarder. J'étais à ça de lui en coller une quand il a refusé de se lever pour que je puisse aller aux toilettes. Il me disait de passer par- dessus lui. Pourquoi ? Je pense que vous avez déjà compris la raison. Il voulait juste se rincer l'œil. J'ai appelé l'hôtesse, je lui ai expliqué que ce Monsieur ne voulait pas se lever et me faisait des avances déplacées. Bien sûr, il a nié, mais heureusement la dame du rang d'à côté m'a donné raison. Ils l'ont changé de place, c'était parfait.
Quand l'avion a commencé à entamer sa descente, nous avions Sarah qui poussait des cris aigus, plus pour ce qu'elle voyait par la fenêtre que par la peur. Heureusement que la compagnie aérienne offrait des boules-caisses. C'est vrai que c'était magnifique, on voyait l'océan à perte de vue. On voyait la végétation de haut, c'était juste hallucinant.
On récupère nos bagages - qui sont d'ailleurs hyper lourds au passage - puis on se dirige vers les sorties et on croise mon cher voisin de fauteuil. Il me regarde tellement mal que j'en rirais jusqu'à mourir étouffée.
Façon de parler. Il ne fait peur à personne. Je n'ai peur que de Dieu et personne d'autre.— Dommage, il était super beau, j'en aurais bien fait mon quatre heures moi, souffle Sarah en louchant sur ses fesses.
— Sarah, merde, reprends-toi ! Ce genre de mecs ne devraient pas exister. Beau ou pas beau, il reste un gros dégueulasse.
— Ah la la, quelle rabat-joie.
— Juste réaliste, tu crois vraiment que je t'aurais laissé l'approcher et vice-versa ? Tu mérites mieux qu'un tas de merde tu ne crois pas ?
— Mouais... Bon, on se dépêche là, je peux toujours en trouver un autre, peut-être même mon âme-sœur. Et on aura de beaux enfants métissés. Réunionnais-tchadiens. Raaah ! J'en bave déjà ! s'exclame-t-elle en écartant les bras.
— Faudrait que t'arrêtes de boucher le passage pour commencer afin qu'on puisse avancer.
Elle s'est arrêtée en plein milieu du chemin avec son chariot surchargé.
— Oups, pardon.On pousse les portes et on atterrit dans le hall de l'aéroport. Je cherche tout de suite mes parents, je ne les vois pas tout de suite mais plus j'avance et plus je vois une grande banderole verte avec Hulk dessiné dans chaque coin de celle-ci. "Bienvenue Myra et Sarah" écrit à la craie blanche, des R et des E à l'envers et des petits dessins digne de mon petit frère. C'est tellement mignon et ça me touche, il m'avait manqué. Je le vois en train de faire une crise devant papa, dos à moi. Abdallah est le premier à me voir mais avant qu'il puisse faire le moindre geste, je lui fis signe de se taire, ma mère aussi me voit et me sourit, elle a compris.
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Naufragée, vraiment ?
Fanfic« Je n'aurais jamais dû mettre les pieds dans cet aéroport de malheur. Non mais sérieusement. Il s'agissait de la chance de ma vie et la voilà qui part en fumée. Non, au vu de ma situation, qui se noie plutôt. Ce que je veux, moi, c'est savoir pour...