« Je n'aurais jamais dû mettre les pieds dans cet aéroport de malheur. Non mais sérieusement. Il s'agissait de la chance de ma vie et la voilà qui part en fumée. Non, au vu de ma situation, qui se noie plutôt. Ce que je veux, moi, c'est savoir pour...
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Quand je sors de la chambre accompagnée de Najma, Faïz étant devant, je remarque la chambre de Shafik est entrebâillée. Il y a des bruits bizarres. Je dis à Najma de continuer. Je regarde dans la chambre sans faire de bruits. Ce que j'y vois me sidère. Il y a la brune qui embrasse le blond, celui qui a la quarantaine. Je ne peux pas m'empêcher de faire ma peste et de prendre une photo. Je sais pas pourquoi j'ai fait ça mais bon... un vieux réflexe.
Je fais mon entrée sous les regards curieux des invités. Je croise le regard désolé de Dranka, je la rassure immédiatement d'un geste de la tête.
- Ça va ? demande Manar.
Avec tout ça, je l'avais complètement oublié.
- Oui, ne t'inquiète pas.
La brune revient comme si de rien n'était et se poste à côté d'un homme brun assez grand aux yeux bleu. L'homme en question l'embrasse tendrement tenant leur fille dans les bras. Il me dit quelque chose. J'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part mais où ?
En tout cas, j'ai tapé le gros lot. Je me détourne en souriant intérieurement.
- Allume les bougies, me dit Faïz en me tendant le briquet.
Je m'apprête à allumer les bougies quand quelqu'un m'attrape le bras doucement.
- Excusez-moi mais normalement c'est la mère de l'enfant mais vu que sa lâche de mère n'est pas là c'est sa tante qui doit allumer les bougies. Puis-je savoir qui vous êtes ?
Tiens, tiens.
Elle me prend les briquets des mains et se dirige vers Dranka. Qui a inventé cette règle ? Un clochard peut allumer, je soufflerais quand même. Il est où le problème ?
Et puis elle est malpolie, elle me pose une question et elle s'en va sans que j'y ai répondu.
- Madame, l'interpellai-je. Je vous pris de me rendre ce briquet. - N'avez-vous pas entendu ce que j'ai dit ? - Oui, j'ai très bien entendue, c'est pour cela que je voudrais avoir ce briquet. - Pour quelles raisons ? Qui êtes-vous pour Najma ? - Je suis sa mère, dis-je tout simplement en plantant mes yeux dans les siens. Alors merci.
Je lui prends le briquet des mains sous son regard choqué ainsi que ceux des autres parents et retourne près de ma fille. J'allume les bougies. Tout le monde commence à chanter pour Najma.
- Fais un vœu, crie un de ses camarades. - Mon vœu s'est déjà réalisé... ma maman est là, dit Najma en s'accrochant à moi. - Fais un autre vœu, lui chuchotai-je. - Je veux un papa, déclare-t-elle.
Je me fige. Elle se penche puis elle souffle.
Un papa ?
- Ne fais pas cette tête, maman. Je veux un autre papa. Tonton a dit que mon vrai papa était un chien et que s'il s'approche de moi, il va me mordre comme il t'a mordu.
