Ça fait 3 jours que je me suis enfermée dans ma chambre. Tout le monde est passé, à toquer, sans que je leur ouvre.
Tous sauf Feischer.
Je crois qu'à elle, je lui aurait répondu juste pour l'insulter. Ça m'aurait fait du bien. Salman est passé, je l'ai envoyé boulé. Pablo, j'ai pas répondu, d'ailleurs qu'est-ce qu'il veut, lui ? Manar est passée, elle m'a promis qu'elle allait me faire des aloo paratha et du kheer¹. Bien sûr, j'ai réussi à me lever pour aller lui faire un câlin. Et je suis retournée me coucher. Shahid a fait une série de blagues à travers la porte auquel j'ai réussi à lâcher un sourire. Et même un seul éclat de rire que j'ai voulu étouffer avec un coussin, il l'a entendu tout de même et à considérer sa mission comme accompli.
Ces deux-là sont géniaux. Vraiment. Je vais pouvoir manger indien, j'en ai déjà l'eau à la bouche.
Et Ayman ? Je crois que ... Non rien. Il venait toutes les heures pour savoir si j'allais bien. Il m'a dit de ne pas m'en faire pour Nadia et qu'il était désolé. J'ai pas répondu et je me sens un peu coupable. C'est le seul qui s'est vraiment inquiété. Hier, il m'a menacé que si je n'ouvrais pas la porte, il dormirait devant la porte. Je lui ai dit que je m'en foutais, qu'il dorme même avec des cochons, ça me dérangerait pas. Il a menacé de brûler mon bateau. Je me suis redressée d'un coup, j'ai tiré sur mon bras, j'ai laissé échapper un cri. Il a essayé de défoncer la porte.
- Calme-toi, je vais bien. Essaie juste brûler mon bateau, je vais te brûler vif, d'accord ?
- Et bah voilà ! T'as retrouver la pêche, je te préfère comme ça. Avec du mordant, dit-il.J'entends un sourire dans sa voix. Il m'énerve des fois.
Il te fait frissonner aussi.
N'importe quoi. C'est faux, archi-faux.
Aujourd'hui la seule personne que je laisse entrer, c'est une infirmière. Elle désinfecte la plaie et change mon bandage, c'est vraiment moche et qu'est-ce que ça pique ! Heureusement que je porte que des manches longues.
Je lui demande qui m'a changé à mon arrivée. Elle me répond que c'est elle-même. Je suis soulagée.
- Madame, j'étais inconsciente quatre jours, est-ce normal ?
- Oui, on a dû vous opérer pour pouvoir faire des points des sutures. On vous a injecté des sédatifs assez forts pour que vous puissiez ne rien sentir. Votre corps refusait les effets des sédatifs. D'ailleurs, je vous félicite, pour les premiers soins que vous vous êtes appliqué. Où avez-vous appris ça ? me demande-t-elle.
- Une personne que j'admirais.
- Il vous a bien enseigné alors.Elle sort, je reste toute la matinée à jouer à des jeux. Ici il n'y a ni réseau ni wifi. On dirait qu'on est sur une île perdue.
Vers midi, je me décide de sortir manger un bout. Jusqu'à maintenant c'est mes pâtes fraîches qui satisfaisaient ma faim,mais là j'ai envie d'un truc nouveau.
Je descends et je sens l'odeur du steak. Il y a une poêle creuse sur la plaque, dedans de l'huile dans laquelle baigne un steak haché. Je crois que je vais vraiment vomir. La personne ne sait pas qu'on met un tout petit peu d'huile voire pas du tout dans une poêle. C'est pas du steak haché ça mais du steak frit.
- Vous avez besoin de quelque chose, mademoiselle ?
Salman...
- Non mais je vois que c'est vous qui avez le plus besoin d'aide. C'est quoi ça ? dis-je en désignant la poêle.
- Mon déjeuner, dit-il simplement.
- Je croyais que vous mangiez healthy. C'est bourré de gras, même moi qui mange de tout, ça ne me donne pas envie. C'est hors de question que vous mangiez ça.
- Qu'est-ce qu'il y a ? me demande Ayman en français.
- Regarde ça.
- Et alors, laisse-le grossir, on s'en fout.
- Moi je m'en fous pas, je vais vous préparer un truc pour midi parce que là c'est n'importe quoi.
- Femme à marier, genre ?
- Non, femme à t'emmerder, imbécile.
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Naufragée, vraiment ?
Fanfiction« Je n'aurais jamais dû mettre les pieds dans cet aéroport de malheur. Non mais sérieusement. Il s'agissait de la chance de ma vie et la voilà qui part en fumée. Non, au vu de ma situation, qui se noie plutôt. Ce que je veux, moi, c'est savoir pour...