Chapitre 22

27 3 1
                                    

Comment vous dire que je m'y attendais vraiment mais vraiment pas.

- Faut qu'on parle, mademoiselle.

Qu'est-ce que j'ai fait encore ?

Il ne se passe pas un jour sans qu'il y ait un problème. Et lui qui se ramène.

- Qu'est-ce que vous voulez ? lui demandai-je sur la défensive.
- Je voulais vous parlez de ce qui vous est arrivé ces derniers temps. Je pense que vous devez avoir des questions, vous devriez m'en parler. Ça vous allégera d'un poids.

Mais bien sûr.

- Je n'ai rien à vous dire. Vous pouvez vous en aller.
- J'insiste, je sais que c'est dur mais essayez quand même, insiste-t-il.

Je respire un bon coup. Faut pas qu'il se doute de quoi que ce soit. S'il me voit sur la défensive, il va se poser des questions.

Il prend une chaise et s'assoit en face de mon lit. Je ne prends même pas la peine de me redresser. Pour aller où même ?

- Que voulez-vous savoir ?
- À vous de me le dire, me dit-il.

En fait, je sens que je vais m'amuser.

- Comment connaissez-vous le père de mon... de Karim ?
- Je vous l'ai dit, il fournit du matériel à nos industries pour nos films.
- C'est tout ? Rien que ça ?
- Comment ça ? demande-t-il.
- Vous m'avez sauvée, Salman.
- Comme tous les autres, répond-t-il comme si c'était logique.

Mais c'est pas logique espèce d'idiot.

- Vous comprenez donc pas ? VOUS m'avez sauvée. Les autres ont été secourus par des hommes formés pour ça, VOUS êtes venu me chercher en VOUS mettant en danger. Je ne trouve pas ça normal. Je veux des explications. Un homme qui a tout, de l'influence, de l'argent, une réputation qui plus est un des plus grands acteurs de Bollywood, vient mettre sa vie en péril pour une simple étudiante de 22 ans. Sérieusement, qui croirait ça ? lui dis-je en croisant les bras.
- Vous n'êtes pas qu'une simple étudiante. C'est parce que j'ai besoin de vous.
- Pour ?
- J'ai eu vent de vos passions pour l'écriture. Vous avez un don, je ne voudrais pas que vous le gâchiez.
- Quel don ?

J'ai envie de le tourner en bourrique.

- Et bien vous savez bien votre don, votre talent... dit-il gêné.
- Non, je ne vois pas. Quel talon ? Je n'ai pas de talons. Vous parlez français ? Pourquoi vous parlez de talons ?
- Non, un talent, s'impatiente-t-il.
- Monsieur, je suis incapable de marcher avec des talons. La dernière fois que j'en ai mis, c'était pour un mariage et mon talon s'est coincé dans une bouche d'égout. Je me suis étalée devant tout le monde, dis-je en rigolant.

Il me regarde avec des yeux ronds. Il est carrément choqué.

Faut pas me casser les pied frérot. Tu ne peux pas voler Myra Assani, d'ici là elle t'aura voler ton esprit. On ne vole pas un voleur.

PS : j'ai rien voler mais ça faisait bien.

- Ça suffit mademoiselle. Je ne parle pas de talons "heels"¹ mais de talent, quelque chose dans lequel vous excellez. Vous écrivez des livres et je suis intéressé, répond-t-il exaspéré.
- Des livres ? Je n'écris pas de livres, moi.
- Vos professeurs m'ont dit le contraire.
- Mes profes- Attendez... vous êtes vous renseigner sur moi ? Vous me surveillez ? dis-je en haussant la voix.

Je me redresse et attrape ma béquille. Je le pointe avec.

- Comment osez-vous m'espionner de la sorte ?

Naufragée, vraiment ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant