Chapitre 26

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- Maman ! Papa ! entendis-je crier au loin.

Je suis dans une prairie assez vaste avec des vaches et des moutons. Un peu plus loin se trouve comme une falaise. Tout à coup, je vois noir, la lumière revient, je suis sur la falaise mais je ne me sens pas en danger. Je me regarde, je porte une longue robe blanche à manches longues. Le buste est en dentelle tandis que le bas est plissé et évasé.

Il y a une petite fille habillée d'une petite robe blanche et un nœud rose au milieu qui court vers moi.

- Maman, regarde les fleurs que j'ai ramené, crie-t-elle. Papa, il en a mangé une avec des bêtes.

En temps normal, j'aurais dit que le père en question est con. Mais de qui elle parle ?

Mon cœur fait un petit bond. Je ne sais pas pourquoi mais mon cœur me dit que c'est Najma pourtant son visage est flouté. Je me frotte les yeux mais rien n'y fait.

Elle arrive et saute dans mes bras. Vous n'imaginez pas le bonheur que je ressens en la serrant contre moi. C'est comme si j'avais retrouvé une moitié de moi. Je n'ai même pas besoin de voir son visage, je sais déjà qu'elle est magnifique.

Mais il me manque toujours l'autre moitié...

Un truc me chiffonne, c'est qui papa ? Ne me dites pas que c'est Karim parce que je vais vriller. Je ne pourrais pas le supporter. Je me retourne vers la falaise pour voir s'il y a un échappatoire. Je ne peux pas rester ici, faut que je parte avant qu'il n'arrive.

- Tu comptes aller où comme ça ?

Je sens des bras entourer ma taille. Bizarrement, je n'ai plus envie de partir, c'est comme si j'étais à ma place. Mais ma place n'est pas avec cet énergumène. Je veux qu'il me lâche. Il a aucun droit de me toucher, pas encore... Pas comme la dernière fois.

- Maman, regarde, papa a des fleurs dans les cheveux, rigole-t-elle, en plus il mange les fleurs comme les vaches.

Je me retourne en serrant Najma dans mes bras le fort possible. Il ne me la prendra pas. Je me retourne doucement mais sûrement pour le foutre un coup de genou bien placé mais je suis arrêtée dans mon élan. Je tombe sur deux beaux yeux marrons brillants, une peau marronée bronzée, un sourire éclatant, celui qui me fait chavirer depuis la première fois, une chemise et un pantalon blanc. Il a une petite fleur jaune coincée entre les dents et pleins de fleurs colorées dans ses waves.

- Ayman... soupirai-je soulagée.

Des larmes coulent sur mes joues. Il les cueille de ses lèvres.

- Puis-je savoir pourquoi ma patte d'éléphant est en train de pleurer ? demande-t-il en nous serrant dans ses grands bras.
- Je croyais que maman ne pleurait jamais.
- Mais je ne pleure pas ! mentai-je effrontément.
- Bah pourquoi y a de l'eau qui coule de tes yeux ? C'est pour boire ? demande Najma.

Mais qu'est-ce qu'elle raconte ?

- Non, princesse, mais ta maman va nous dire pourquoi...elle pleure, me dit entre-deux bisous sur les joues.
- J'ai... j'ai cru que je vous avais perdu...
- Tu nous a pas perdu, maman. On est toujours ici, dit-elle en désignant mon cœur.
- Elle a raison la petite étoile, on est toujours là, poursuit Ayman.

J'ai l'impression d'être complète. Que rien ne me manque. L'homme que j'aime et ma fille réunis, de quoi puis-je rêver de mieux ?

Naufragée, vraiment ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant