Chapitre 13

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- Qu'est-ce que tu veux dire par là ? lui demandai-je.
- Il a dû se passer quelque chose dans nos vies pour que ces personnes nous poursuivent. Et l'autre là, le barraqué, je le sens pas, dit Ayman.
- Salman ?
- Oui. Il aurait pu nous ramener chez nous et prévenir la police mais non, il nous garde ici. En plus, pourquoi nous sauverait-il ? Qu'est-ce que ça lui apportera ? Plus important, quel est son lien avec tout ça ?

C'est vrai qu'en y réfléchissant bien, il a raison. Quelle est la raison pour laquelle il nous a amené ici ? C'est un acteur de Bollywood, qu'est-ce que ça peut lui faire si on meurt ? Il aurait pu prévenir les forces de l'ordre mais il a sauté lui-même de l'hélicoptère pour venir me chercher. C'est louche tout ça.

- Je peux te poser une question ? Ne le prends pas mal, ok ?
- Je peux rien t'assurer mais vas-y, lui répondis-je.
- C'est qui ce Karim ? Et Ramziane ?
- Personne, dis-je en tremblant légèrement.
- Allez dis-moi, insiste-t-il en posant sa main sur mon épaule.

Je me détache violement et je lui pointe du doigt :
- Je viens de te dire que c'est PER-SO-NNE ! Ma vie privée, alors ne t'en mêles pas.
- Ne te mets pas dans un état comme ça. Quand tu seras prête et moins agressive, on en reparlera.
- N'y compte pas trop.

Il s'apprête à partir, excédé, quand je l'interpelle :
- Attends.
- Quoi ?
- Ils sont où ? Les autres naufragés ?

Il soupire.

- Viens, dit-il en ouvrant la porte.

Je le suis à travers les couloirs, j'admire chaque pièce qu'on traverse, la maison est souvent sur le thème noire, grise et rouge. Les chambres ont chacune une salle de bain accordée au thème de la chambre. J'ai compté 7 chambres. Une salle de bain à part, deux bureaux, une salle de jeu, un sauna et d'autres portes fermées à clé. Comment je sais ? J'ai ouvert toutes les portes sur mon passage. Évidemment.

On déboule dans le jardin, près d'une plage se trouve une dépendance. C'est trop beau. Par contre, je me rends compte qu'il y a de l'eau à perte de vue. Mais vraiment partout. On est pas en Inde, ça c'est sûr. Ni à la Réunion et sûrement pas en France. Alors où sommes-nous ?

Il ouvre la porte de la dépendance. Je tombe sur 4 visages, 2 femmes et 2 hommes. Ayman me présente à eux en anglais :
- Les gars, voici notre dernière rescapée, Myra. Myra comment ? me chuchote-t-il.
- Assani.
- Comorienne ? Pas mal.
- Mais comment tu s-
- Myra, voici Manar Kaur.

Une femme au teint matte, on dirait une indienne, de long cheveux de jais, des grands yeux noisettes, un visage oval et petite de taille. Une robe jaune d'été. Elle est vraiment belle.

- Bonjour Myra, bienvenue sur notre île, dit-elle en me tendant la main.
- Bonjour.
- Voici Pablo Balasko.

Un brun aux yeux de braise, barbe de 3 trois jours, tatoué, pas trop musclé, beau mais le parfait coureur de jupons. Dans ses yeux, on peut apercevoir de la perversité et un esprit de compétition. Et je parle dans le mauvais sens, cela se voit à la façon dont il me scrute.

Ce n'est pas dans mes habitudes mais il me mets mal à l'aise. Ayman le sent et s'interpose en le fusillait du regard.

- Ignore-le.

Il me mène à un autre homme. Shahid Nooran, un autre indien forcément. Cheveux plaqués sur le côté, rasé de près, il a l'air très taquin avec son sourire. Il me sourit de toutes ses dents, on dirait une pub pour un dentifrice Colgate.

- Bonjour sweetie, ravi de rencontrer celle qui a cloué le bec au Bhaijaan¹, dit-il en me baisant la main. Enfin une paire de couilles parmi nous, sans offense les gars.
- C'est pas un truc hyper impressionnant. Encore une qui se prend pour une héroïne, dit une voix au fond du salon.

Naufragée, vraiment ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant