Chapitre 25 [Manar]

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Je m'en veux, terriblement. Je ne peux même pas leur en vouloir de ne pas vouloir me parler. Ni Pablo ni Shahid, ne m'adressent la parole depuis qu'on a atterri aux Seychelles. Ce qui me fait mal c'est qu'on m'en veux pour une promesse que j'ai faite. Je n'avais pas le choix.

Ça fait deux jours qu'on est à l'hôpital Victoria. Pablo a atterri à l'aéroport comme un taré en plein nuit sur le tarmac. La blessure au bras de Myra s'est encore ouverte, elle saigne un peu en plus elle était toujours inconsciente quand on est arrivé. On nous a emmené à l'hôpital qui se situait à 15 minutes. Ils lui ont fait des examens et des radios. Sa jambe va plutôt bien, ils ont changé son plâtre et son attelle. Quand à son bras, ils lui ont fait des points de sutures plus solides, sa blessure ne fait que se rouvrir, ça va commencer à s'infecter et cicatriser sans que ce soit fermer. Quand je pense qu'elle s'est pris une balle et elle se l'est enlevée toute seule. Si les blessures physiques ne lui font rien, j'essaie de ne pas imaginer ses blessures émotionnelles.

On a réussi à savoir ses antécédents médicaux, son groupe sanguin et les différents grâce à son téléphone. Elle a une application appelée "DMP - Dossier Médical Partagé". Je ne savais pas ce que ça voulait dire tout ce français mais j'ai juste compris medical. J'ai essayé son code plein de fois mais rien. Et puis j'ai eu un déclic, son code était tout simple : le jour où elle a rencontré Maan.

Myra n'a pas repris conscience, d'après les médecins, elle a reçu une quantité excessive de sédatifs, ils ne savent pas quand elle se réveillera. Tout ce qu'ils peuvent faire c'est surveiller. Tout ça c'est ma faute mais je l'ai fait pour elle, ON l'a fait pour elle.

6 jours plutôt...

"J'entends toquer à la porte, j'arrête mes étirements et coupe la musique. J'ai juste le temps d'enlever mon t-shirt plein de sueur et d'en mettre un autre que la porte s'ouvre sur Maan.

Je préfère l'appeler Maan que Ayman, ça fait plus indien.

- Salut, dit-il.
- Salut, vas-y entre.

Il s'installe sur une chaise pendant que je finis de ranger mon tapis de sport.

- Que me vaux ta visite ? T'as trouvé quelque chose sur la caméra d'hier ? lui demandai-je.
- Je suis sur quelque chose mais ce n'est pas de ça dont je suis venu te parler. Je suis venu de te demander un service.

Oula ça m'a l'air sérieux.

- Oui, en quoi je peux t'aider.
- J'ai besoin que tu me voles des sédatifs et une seringue chez l'infirmière.
- Q-quoi ? dis-je choquée. Mais pourquoi ?
- C'est pour Myra...
- Elle va bien ? J'allais aller la voir là.
- Oui, elle va bien, mais c'est pas pour maintenant. Est-ce que tu pourras le faire ?
- Pas tant que tu ne m'auras pas dit c'est pour quoi faire, dis-je campée sur mes positions .

Il soupire de frustration. Il se gratte la tête et me répond :

- C'est ce qu'il y a de mieux pour elle. Je t'expliquerai après pourquoi je fais ça. Pour l'instant tout ce que tu dois comprendre, c'est que tout ce que je fais, je le fais pour vous mais aussi surtout pour elle. Quoi qu'il arrive, elle ne doit être au courant de rien, ce que je viens de te demander, n'en parle à personne. Ni Pab, ni Nadia et encore moins Shahid.
- J'espère que tu as une bonne explication et que tu ne vas pas faire n'importe quoi.
- Ne t'inquiète pas, me rassure-t-il. Si jamais on trouve l'hélicoptère, quoi qu'il m'arrive, empêche Myra de me suivre et tu lui injectera la moitié de la dose. Si elle se réveille, donne-lui cette lettre.
- Maan, dis-moi ce qu'il se passe.

Naufragée, vraiment ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant