Chapitre 45

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     Mais ai-je vraiment le droit de lui demander de rester ?

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Mais ai-je vraiment le droit de lui demander de rester ?

Je secoue la tête.

- Non. C'est pas que je suis déçue mais je pensais que tu allais rester au moins jusqu'au procès. Pour que tu témoignes mais si tu dois partir... vas-y.

Je n'ai plus très faim tout à coup. Ce mensonge que je viens de sortir, il me brise le cœur.

- C'est plus que ça, Myra. Arrête de mentir, dit Ayman. Tu sais quoi ? Je vais te dire un truc. Y a rien qui me retiens ici.

Je prends ces mots comme un poignard. Y a rien qui le retient ?

- Il n'y a rien qui me retient ni personne qui va me demander de rester. Qu'est-ce que j'ai à faire ici ? Absolument rien, continua-t-il. Pour les procès, je viendrais. Si tu as besoin de moi, je viendrais. Rien de plus.
- D'accord, dis-je simplement.

Je laisse 3 brownies sur la table pour lui et je débarrasse le reste. Faut que je bouge. À quoi est-ce que je m'attendais en posant cette question ?

Je range le reste de la quiche au frigo et je couvre les brownies de papiers aluminium et les remets au four.

Pendant que je fais la vaisselle, les larmes coulent toutes seules. Je déteste pleurer. Cette année depuis toute cette histoire, je fais que ça : pleurer. Mais là, je n'essaie pas de les retenir. Il va partir, reprendre sa vie, son travail, retrouver sa famille, il va rencontrer un autre fille. Il sera heureux là-bas. Comment j'ai pu penser que pour moi, il allait rester en Angleterre alors qu'il a des responsabilités dans un autre pays ?

Je renifle. Une main passe sur ma joue pour essuyer mes mains. J'esquive sa main.

Il me force à me retourner laissant ma tâche ménagère de côté. Je baisse la tête ne voulant pas affronter son regard ou même qu'il voit mes larmes.

C'est bien d'avoir le cœur brisé, pas la peine de montrer ses faiblesses. Pour me protéger, je croise les bras sous ma poitrine.

- Ça c'est quelque chose qu'une personne insensée et ne t'aimant pas dirait. Mais moi ce n'est pas le cas.

Et... ?

- La vérité est que oui, rien ne me retient ici...

Il est obligé de le répéter devant moi.

- ...parce que personne ne me retient.
- Je crois que j'ai compris, pas la peine de me le répéter. Je suis pas encore sourde !

Il se tape le front exaspéré.

Attendez... c'est lui qui est exaspéré ? Il se fout de moi ou quoi ?

- Tu ne comprends vraiment rien ! T'es exaspérante !
- Qui t'as dit de venir ? Dégage nan !

Naufragée, vraiment ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant