Chapitre 41 : l'aviso

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Par chance, on pense que ma présence est tout à fait naturelle. Je peux travailler en paix. J'étudie les instruments, fais semblant de procéder à des réglages sur des serveurs informatiques ou auprès de poste de contrôle.

Sur l'un d'eux, je parviens à localiser l'AIR-PET-CET. Cette machine indique la position de tous les navires répertoriés. Elle n'indique pas les terres émergées. Tant pis. Je poursuis alors mes investigations.

Sur une table proche, je déniche un système de géolocalisation. Il s'agit d'un GPS utilisé à bord du REM pour localiser les gens. L'équipage semble s'en servir pour rejoindre rapidement une zone voulue. On peut y programmer un itinéraire. Clairement, ce genre de matériel ne se limite pas au navire. Il pourra tout aussi bien servir au large.

Je quitte alors la passerelle de commandement avec la satisfaction du travail accompli. Le contentement s'infiltre dans mon esprit et je l'aime. Ça me réconforte. Ensuite, je rejoins mes amis et je leur montre le résultat de ma réussite.

— Mission accomplie ! J'ai les coordonnées géographiques de l'AIR-PET-CET !

B m'interrompt.

— Maintenant, il faut le rejoindre avant qu'il change de position.

Je sors d'une poche l'appareil récupéré sur la passerelle.

— Avec ça, aucune difficulté. C'est un système de localisation. Suffit d'enregistrer l'identité de l'AIR-PET-CET, et nous pourrons le suivre en temps réel !

Tout le monde est content. Il faut néanmoins passer à l'étape la plus ardue du plan : dénicher un véhicule pour partir du REM. Cette fois, rien ne sera laissé au hasard. Il faut mettre toutes les chances de notre côté.

Je décide alors de m'infiltrer au débarcadère des Armateurs. Il me semble le plus propice à la réussite de cette opération. J'utilise mon uniforme d'officier de la passerelle et je pénètre sans chercher à me cacher. Quelques petits navires de qualité sont amarrés ici. Ils donnent l'opportunité aux maîtres du bord de contourner l'île flottante avec une rapidité extrême, mais aussi de rendre visite à d'autres îles flottants.

J'entre dans la capitainerie presque déserte. On me questionne sur la raison de ma présence mais sans que ça alarme les officiers présents. Je réplique qu'un Armateur m'envoie vérifier la sécurité. On me laisse alors travailler.

Je passe en revue les rafiots à quai. Certains sont petits, d'autres grands, certains rapides, d'autres très manœuvrables. Mon choix se porte sur un compromis adapté à notre mission : un aviso. Il s'agit d'un bateau un peu plus grand que le chalutier de notre première fuite, mais bien plus rapide, un navire destiné à l'interception et au transport rapide, utilisé de façon mixte. Il s'adaptera bien à toutes les situations.

Sur une console, je récupère les codes électroniques qui commandent le navire. Les Armateurs n'aiment pas les clés pour leurs appareils modernes. Ils veulent pouvoir les manœuvrer sans limite technique.

Sur un autre écran, j'enregistre les autorisations de sortie réglementaires. Ainsi, on ne nous cherchera pas d'ennui. Pour une journée, l'aviso est autorisé à tout. Toutes les mesures de confinement le concernant sont levées. Il peut aller autour du REM, auprès de tous les débarcadères, mais aussi s'éloigner de l'île flottante. Toutes les chances sont donc de notre côté.

Malheureusement, je ne sais pas naviguer et l'aviso ne fera pas exception.

Je rejoins mes amis et nous décidons de ne pas attirer l'attention en nous faufilant tous jusqu'à l'aviso. Nous ne serons que deux à rejoindre le débarcadère des Armateurs. Je vais m'y rendre en compagnie de J, notre timonier attitré. Je servirai à sa protection et à cacher sa présence si ça tourne mal. J pilotera l'engin.

Cette fois, nous nous rendons sur place avec davantage de prudence. Dans la nuit, il serait difficile d'identifier J comme étant un mutant, mais une étude de proximité, plus approfondie, trahirait notre situation. Nous évitons les Patrouilleurs, nombreux à proximité du lieu de vie des Armateurs. Après tout, leur débarcadère privé se trouve non loin de leurs résidences aisées.

Nous parvenons néanmoinsjusqu'à l'aviso aux premières lueurs de l'aube. Il était temps. Les habitantsse réveillent et l'activité reprend son cours. Ils seront désormais nombreuxdans les rues. Avec J, nous montons à bord et j'allume les machines. Désormais,J détient la suite des opérations entre ses mains. J doit nous sortir de là.


A suivre dans le chapitre 42 : à deux doigts de partir.

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